Après l’interdiction de la marche pacifique qu’il projetait organiser le 17 août, le mouvement « M62 » est monté au créneau lors d’un point de presse tenu le 15 août à Niamey, pour dénoncer des mesures antisociales et la restriction des libertés publiques. Il décide ainsi d’attaquer en justice l’arrêté de la municipalité de Niamey lui interdisant la manifestation.
Suite à la mesure d’augmentation du prix du gasoil à la pompe, le mouvement « M62 » avait annoncé, le 03 août dernier, sa volonté d’organiser une journée de protestation contre ladite mesure et en général, contre la vie chère au Niger. Il projetait, à cet effet, d’organiser une marche pacifique suivie de meeting sur toute l’étendue du territoire nationale. Par un arrêté du président du Conseil municipal de Niamey, ladite marche, prévue pour le 17 août, a été interdite. Ce qu’a contesté « M62 » dans sa déclaration indiquant sa décision d’attaquer en justice l’arrêté du président du Conseil municipal de Niamey, Oumarou Dogari.
Le mouvement avait déposé le 10 août, à 12h15mn, une déclaration de manifestation, conformément à la loi qui régit les manifestations sur la voie publique et qui fait obligation de déposer une demande, 5 jours francs avant le jour de la manifestation. « La même loi fait obligation à l’autorité municipale de nous répondre 72 heures au plus tard après réception de ladite déclaration de manifestation. Le vendredi, jour auquel la municipalité devrait nous répondre, nous n’avons reçu aucune notification de sa part », a expliqué Abdoulaye Saidou, porte-parole du « M62 ». C’est ainsi que, selon lui, le mouvement s’est davantage engagé dans les préparatifs de sa manifestation.
« Le lundi à 12h53mn nous recevons un arrêté du président du Conseil de ville de Niamey nous notifiant l’interdiction de ladite manifestation pour raisons sécuritaires, risque d’infiltration et risque de trouble à l’ordre public », a poursuivi le porte-parole du « M62 ». Pour lui, cette notification est un acte qui a toujours été décrié par la société civile.
Le « M62 » plus que jamais engagé pour l’aboutissement de son combat
Les membres du « M62 » estiment que l’arrêté de la municipalité de Niamey n’a pas été pris conformément aux procédures indiquées par la loi. C’est pourquoi, ils ont décidé d’attaquer cette décision devant la justice. « Nos avocats sont déjà sur le dossier… Notre combat, c’est pour la sauvegarde de la dignité et la souveraineté du peuple et nous sommes plus que jamais déterminer à le continuer en usant de tous les moyens légaux que nous confère la loi », a expliqué Abdoulaye Saidou.
« Ce n’est pas un combat facile », a reconnu le porte-parole du « M62 » avant d’ajouter : « Nous sommes plus que jamais déterminés au prix de nos vies pour mener ce combat jusqu’au bout ». Pour lui, il n’est pas admissible, dans le contexte de cherté de la vie où les citoyens attendent des mesures d’atténuation du Gouvernement, que ce dernier en prend d’autres contraires, notamment celle de l’augmentation du prix du litre du gasoil à la pompe.
À noter que depuis sa création le 03 août 2022, le mouvement s’est engagé à lutter contre la vie chère, notamment contre l’augmentation du prix à la pompe du gasoil, mais aussi contre la présence de la force Barkhane au Niger. Il se dit plus que jamais engagé pour l’aboutissement de ses revendications.