L’armée nigérienne a annoncé, le 24 mai 2022, avoir neutralisé soixante-cinq (65) membres des groupes armés terroristes (GAT) dans la région de Tillabéry (zone du Liptako Gourma), près de la frontière avec le Burkina Faso. Des matériels roulants et logistiques ainsi que des bases de regroupement de terroristes ont également été détruits, selon un communiqué du ministère de la Défense nationale.
L’opération fait suite à une mission de ratissage et de nettoyage, enclenchées, depuis le 16 mai 2022, par les Forces Armées Nigériennes (FAN) dans la région de Tillabéry, où « la persistance des actions de GAT a conduit au déplacement d’une partie de la population de certains villages des départements de TORODI et GOTHEYE, notamment BOLSI 1 et 2 et BANIZOUMBOU », selon le communiqué du ministère de la Défense nationale.
Ce dernier de préciser que « les différentes offensives menées par les Forces armées Nigériennes (FAN) dans l’ouest du territoire national ont contribué à désorganiser et affaiblir les différents groupes terroristes qui y sévissent, les réduisant à s’adonner à des actes de prédations, d’intimidations, de vols de bétails et souvent d’assassinats ciblés, notamment dans les zones ouest TORODI et sud GOTHEYE ».
Le bilan de ces opérations qui se poursuivent, tel que rapporté par l’Armée Nigérienne, fait état, à la date du 23 mai 2022, de « soixante-cinq (65) membres des GAT neutralisés, cent soixante-trois (163) motos, douze (12) plots logistiques et onze (11) bases de regroupement détruits ». Du côté ami, indique-t-il, « deux (02) blessés ont été enregistrés et un véhicule endommagé par un Engin Explosif Improvisé (EEI) ».
La volonté de ramener les populations déplacées
La montée des actions violentes de groupes djihadistes a provoqué, depuis le début de l’année, de nouveaux flux de déplacés dans la région de Tillabéry. Le redéploiement récent des forces européennes, Barkhane et Takuba, n’a pas permis d’améliorer la situation. En effet, dans cette zone, « les mouvements forcés de population se sont intensifiés au cours de cinq premiers mois de l’année 2022, à cause de l’escalade de la violence des groupes armés non étatiques (GANE) qui attaquent les civils et les forces de sécurité », a relevé, le mardi 24 mai 2022, un rapport du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OHA), cité par l’AFP.
Selon ledit rapport, entre le 1er et le 19 mai 2022, quarante-trois (43) civils ont été tués et vingt-deux (22) autres enlevés dans les départements de Torodi, Téra et Gothèye, qui enregistrent une recrudescence des attaques terroristes. La même source indique que « depuis le mois d’avril dernier, 34.746 personnes vivant dans la zone dite des trois frontières (entre le Burkina, le Mali et le Niger) ont été forcées de se déplacer pour s’installer dans des endroits plus sécurisés ».
Mais selon le gouvernement, les opérations de sécurisation et de lutte contre le terrorisme se poursuivent activement. « Les Forces Armées Nigériennes (FAN) mènent, sans discontinuer, les opérations, afin de permettre aux populations de ces zones, qui se sont déplacées, de rejoindre rapidement leurs lieux de résidence habituels », indique le communiqué du ministère de la Défense nationale.