En cette veille du jeûne du mois de ramadan, la majorité des Nigériens ne savent plus à quels seins se vouer. Dans les marchés, on note une hausse exponentielle du prix des biens de première nécessité, ce qui met le panier de la ménagère en souffrance. Une période très difficile pour de nombreux ménages qui n’arrivent pas à assurer les trois (03) repas quotidien.
Au Niger, tous les produits de grande consommation connaissent une hausse vertigineuse de prix au point où, certains ont disparu des menus dans certains foyers du pays. En moins de trois mois, le kilogramme de viande de mouton passe de 3.000 à 3.500 fcfa, soit une hausse de plus de 16 % ; celui du veau de 2.000 à 2.250 fcfa, soit une hausse de 12,5 % ; le bidon d’huile de 5 litres de 5.500 à 6.000 fcfa, soit une hausse de plus de 09 %.
Le prix du sucre, un produit très consommé pendant la période du ramadan, est hors de portée pour certaines bourses. Le carton de 25 paquets qui était à 25.000 fcfa coûte aujourd’hui 30.000 fcfa, soit une hausse de prix de 20 % en seulement quelques jours. Pareil pour le lait, tout comme le sac de mil qui tournait autour de 24.000 fcfa est monté aujourd’hui à 37.000 fcfa, soit une hausse de plus de 54 %.
Conjoncture économique
Cette situation, certains commerçants l’explique par la conjugaison de trois (03) facteurs. La Covid-19, la situation sécuritaire dans certaines régions du pays et la guerre en Ukraine qui a fini par faire exploser le coût du blé et des hydrocarbures. Certains opérateurs économiques situent le problème au niveau de la facture certifiée imposée par le ministère des Finances dans toutes les opérations commerciales. Des arguments qui n’ont pas convaincu les consommateurs qui crient au scandale et à l’insouciance des commerçants et de l’État.
Le 19 mars 2022, lors d’une rencontre avec le chef du Gouvernement Nigérien et certains ministres, les opérateurs économiques et les commerçants ont obtenu un certains nombres d’allègements fiscaux estimés à environ 34 %. Ils ont alors annoncé de revoir à la baisse les prix de certains produits de grande consommation. Mais cinq (05) jours plus tard, rien n’a changé dans le sens de l’amélioration du panier de la ménagère, alors que le carême du ramadan démarre dans quelques jours. Les opérateurs économiques et des commerçants font-ils alors montre de leur mauvaise foi pour tirer davantage profit de la situation aux détriments des populations ?
Ça ne peut pas continuer comme ça
Une femme que nous avons rencontrée nous a confié qu’avec une bourse de 50.000 fcfa, elle n’a pu obtenir tout ce dont elle voulait comme elle en avait l’habitude avec la même somme. Par exemple, a-t-elle dit, une gousse d’ail qu’elle achetait à 50 fcfa coûte aujourd’hui 250 fcfa, soit quatre (04) fois plus son prix d’avant. Dans ce contexte, il est difficile pour certaines familles de faire face aux dépenses du ramadan, à moins de revoir leur menu. Le Gouvernement doit impérativement et très rapidement rappeler à l’ordre les opérateurs économiques et les commerçants, sans quoi, son inaction sera considérée comme un aveu de complicité avec les prédateurs de l’économie.