Niger : l’agence humanitaire des Nations unies redoute une crise alimentaire

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« 3,6 millions de personnes sont menacées par l’insécurité alimentaire si rien n’est fait dans l’immédiat », s’inquiète le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU dans un rapport rendu public le 07 mars 2022.

Le rapport est alarmant. Il fait part des préoccupations de la branche onusienne sur une « insécurité alimentaire aiguë sévère » qui a « plus que doublé entre 2021 et 2022, passant de 1,2 à 2,5 millions de personnes pendant la période d’octobre à décembre, soit 107% d’augmentation d’une année à l’autre ».

Il y a donc urgence si rien n’est fait. Car « ces personnes ont besoin d’une assistance alimentaire immédiate » et leur nombre pourrait même « atteindre 3,6 millions de personnes pendant la période de soudure 2022 (juin-août), soit 57% d’augmentation par rapport à la soudure 2021 ».

Aussi les données du ministère de l’Agriculture ne sont-elles pas rassurantes. Le département ministériel fait part d’un manque céréalier enregistré en 2021. Un déficit évalué à « 870 000 tonnes, soit une baisse de production de plus de 1,5 million de tonnes par rapport à 2020 (qui révélait un bilan céréalier excédentaire de près de 695 000 tonnes) ».

Pour le gouvernement, cette baisse de la production s’explique par le retard des pluies, la sécheresse, entre autres, dans certaines régions comme Tillabéri et de Diffa. Dans ces zones, un quart de la population est en insécurité alimentaire (24% pour Diffa et 29% pour Tillabéri). « La production brute par habitant lors de la campagne agricole de 2021 (160 kg/habitant) est la plus faible depuis plus de 20 ans », indique le rapport.

Selon le rapport, une telle situation n’avait pas été vue au Niger depuis 20 ans.  « L’ampleur de cette crise est selon les experts beaucoup plus élevée que celles vécues dans les années 2005 et 2012 dont les souvenirs restent gravés dans la mémoire collective », fait observer l’agence humanitaire des Nations unies.

Toutefois, le gouvernement a pris des dispositions pour anticiper sur la menace sécuritaire. Il s’agit de la mise en place d’un plan d’urgence dont le montant est estimé à plus de 160 milliards de fcfa destinés à l’appui alimentaire, à la nutrition, aux secteurs agricole et pastoral, entre autres.