Alors que toutes les attentions sont tournées vers les tensions entre le Mali et ses partenaires dont la France en tête, la Coalition citoyenne pour le Sahel a appelé les dirigeants d’Afrique et d’Europe qui se réunissent jeudi, à prendre en compte le sort des populations civiles du Sahel.
« Nous, membres de la Coalition citoyenne pour le Sahel, appelons les dirigeants africains et européens, qui se réunissent cette semaine en sommet à Bruxelles, à promouvoir un véritable sursaut civil pour s’attaquer aux causes profondes de la crise au Sahel et mieux protéger les populations civiles », a indiqué la coalition dans une déclaration mercredi.
« Rarement le Sahel n’a été autant au cœur de l’actualité. L’attention se focalise sur un possible retrait des troupes françaises et européennes du Mali, sur l’arrivée de forces russes, sur les coups d’État militaires et sur les brouilles diplomatiques. Mais les besoins des populations civiles, qui continuent à être les premières victimes de l’insécurité, semblent relégués au second plan par les gouvernements et les acteurs internationaux », a souligné l’organisation.
La Coalition citoyenne pour le Sahel a également déploré la non tenu de promesses faites par les dirigeants du G5 Sahel il y a une année. « Il y a tout juste un an, les chefs d’État sahéliens et leurs partenaires internationaux avaient pris des engagements forts, lors du sommet du G5 Sahel de N’Djamena, sur la protection des civils, la gouvernance, l’urgence humanitaire et la lutte contre l’impunité, qui sont les quatre priorités identifiées par la Coalition citoyenne pour une réponse plus efficace à la crise dans la région (les Piliers citoyens). Malheureusement, les promesses de ce « sursaut civil et politique » consigné dans la déclaration finale du sommet, semblent bel et bien avoir été enterrées », estime-t-elle.
« Un an après les engagements encourageants du sommet de N’Djamena, un sursaut civil et politique est plus urgent que jamais au Sahel pour enfin mettre en œuvre une stratégie qui réponde aux besoins des populations. Continuer à privilégier une réponse sécuritaire qui ne s’attaque pas aux causes profondes de la crise reviendrait à reproduire les erreurs qui ont conduit à l’impasse actuelle. Le Sommet Union africaine-Union européenne des 17 et 18 février devrait être l’occasion d’un nouveau départ pour le Sahel et ses partenaires », conclut la déclaration.
Notons que cette déclaration intervient alors que se réuniront en France mercredi soir, les dirigeants africains du G5 Sahel avec le président français Emmanuel Macron pour discuter de l’avenir de la présence françaises au Mali. La France devrait, à l’issue de cette rencontre, annoncer le retrait définitif de ses soldats du Mali.