Ethiopie: avancée des rebelles vers la capitale, état d’urgence décrété, les civils appelés aux armes

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L’Éthiopie a déclaré mardi l’état d’urgence de six mois après que les forces de la région nord du Tigré ont déclaré qu’elles gagnaient du territoire et envisageaient de marcher sur la capitale Addis-Abeba.

Cette annonce est intervenue deux jours après que le Premier ministre Abiy Ahmed a exhorté les citoyens à prendre les armes pour se défendre contre le Front populaire de libération du Tigré (TPLF). Plus tôt mardi, les autorités d’Addis-Abeba ont demandé aux habitants d’enregistrer leurs armes et de se préparer à défendre leurs quartiers.

L’état d’urgence a été imposé avec effet immédiat après que le TPLF a affirmé avoir capturé plusieurs villes ces derniers jours et déclaré qu’il pourrait marcher sur Addis-Abeba, à environ 380 km (235 miles) au sud de leurs positions avancées. « Notre pays fait face à un grave danger pour son existence, sa souveraineté et son unité. Et nous ne pouvons pas dissiper ce danger par le biais des systèmes et procédures habituels d’application de la loi », a déclaré le ministre de la Justice Gedion Timothewos lors d’une conférence de presse d’État.

Il a déclaré que toute personne violant l’état d’urgence encourrait trois à dix ans de prison, pour des infractions telles que le soutien financier, matériel ou moral à des « groupes terroristes ». L’Éthiopie a imposé une telle mesure pour la dernière fois en février 2018 pendant six mois avant la transition au pouvoir à Abiy. Des couvre-feux ont été appliqués et les déplacements des personnes restreints, tandis que des milliers de personnes étaient détenues.

L’administration de la ville d’Addis-Abeba a déclaré que les gens devraient enregistrer leurs armes et se rassembler dans leurs quartiers. Des perquisitions maison par maison étaient en cours et des fauteurs de troubles arrêtés, selon un communiqué. « Les habitants peuvent se rassembler dans leur localité et sauvegarder leur environnement. Ceux qui ont des armes mais ne peuvent pas participer à la sauvegarde de leur environnement sont invités à remettre leurs armes au gouvernement ou à leurs proches ou amis.