Niger : M&D dénonce l’acharnement judiciaire contre le journaliste Moussa Aksar (communiqué)

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Moussa Aksar, Directeur de publication du journal "L'Evènement", Président de la CENOZO.

• Le journaliste nigérien Moussa AKSAR, directeur de publication de L’Événement Niger (et la bloggeuse Samira SABOU) doivent comparaître le 4 octobre 2021 devant la justice. Ils sont accusés de faits de « diffamation » qui, selon la justice nigérienne, tombent sous le coup de l’ordonnance portant sur la répression de la « cybercriminalité ». 

• Le 12 mai 2021, Le journaliste nigérien Moussa AKSAR relayait sur le site de son journal « levenementniger.com », une analyse produite par l’ONG Global Initiative Against Transnational Organized Crime » (Initiative mondiale contre la criminalité transnationale organisée – dont le siège est à Genève) sous le titre de « Strange Days for Hashish Trafficking in Niger » (« Jours étranges pour le trafic de haschich au Niger ») (1).

• Le 28 mai 2021, suite à cette publication, l’Office Central de Répression du Trafic Illicite des Stupéfiants (OCRTIS) du Niger produisait un démenti avec un commentaire publié sur le site de « l’Événement » dirigé par Moussa AKSAR (2). Deux mois plus tard, le journaliste est convoqué sans motif par la police judicaire (PJ) du Niger pour s’expliquer sur le partage, sur le site de son journal, de l’analyse de Global Initiative et préciser les liens qui le lient à cette ONG… Le lundi 23 août, la PJ le contacte à nouveau en lui demandant d’écourter ses vacances à Agadez pour se mettre à la disposition de la justice. Une fois pris son billet pour rentrer à Niamey, le journaliste apprend par téléphone qu’il peut rester en vacances… 

• De retour à Niamey, le jeudi 9 septembre 2021, Moussa AKSAR est de nouveau convoqué par la PJ qui le conduit devant un juge qui l’inculpe pour « diffamation ». « Je suis victime d’un acharnement permanent pour m’empêcher de faire mon travail de journaliste d’investigation. En moins de 7 mois c’est la sixième fois que je me présente devant les tribunaux » précise Moussa AKSAR.

• M&D s’associe aux journalistes de la Maison de la presse de Niamey (3) pour dénoncer ce nouvel harcèlement judicaire dont est victime notre confrère Moussa AKSAR. La plateforme demande expressément aux autorités du Niger de faire valoir le droit dans ce pays où le travail de journaliste est expressément régi par l’ordonnance du 4 juin 2010 sur la liberté de la presse.  

(1) Lire :   https://globalinitiative.net/analysis/hashish-trafficking-niger/

(2) Lire : https://levenementniger.com/trafic-drogue-la-police-nigerienne-menace-de-poursuivre-en-justice-global-initiative/

(3) Lire sur RFI : https://www.rfi.fr/fr/afrique/20210914-niger-la-maison-de-la-presse-soutient-les-journalistes-moussa-aksar-et-samira-sabou