Explosion au port de Beyrouth : Human Rights Watch accuse les autorités libanaises

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Explosion du port de Beyrouth le 04 août 2020

Dans un rapport rendu public l’ONG Human Rights Watch (HRW) épingle les autorités libanaises de négligence criminelle, de violation du droit à la vie et de faire barrage à l’enquête locale sur la gigantesque déflagration du 04 août 2020.

« Plusieurs autorités (…) ont fait preuve de négligence criminelle, selon la loi libanaise, dans la gestion de la cargaison », résume le rapport. Un document de plusieurs entretiens et de centaines de correspondances officielles parmi lesquelles certaines n’ont jamais été rendues publiques.

Les preuves, déplore HRW, « suggèrent avec force que certains responsables gouvernementaux étaient conscients du (risque de) mort que la présence de nitrate d’ammonium au port pouvait entraîner et ont tacitement accepté de prendre ce risque ». Hassan Diab, le premier ministre de l’époque a confié à Human Rights Watch avoir reçu des informations à partir de juin 2020. Soit deux mois avant l’explosion.« Je l’ai ensuite oublié et personne n’a assuré le suivi. Il y avait des désastres tous les jours », a-t-il avoué.

L’armée libanaise est également indexée. Elle « n’a pris aucune mesure apparente pour sécuriser » le stock. Le commandement militaire a essayé de réfuter toute responsabilité. Alors que selon la loi libanaise, il lui revient d’« approuver l’importation et l’inspection de matières classées comme utilisables dans la fabrication d’explosifs ».

Human Rights Watch rappelle aussi que selon « le droit international (…), l’échec d’un Etat à agir contre des dangers potentiels sur la vie humaine est une violation du droit à la vie ». L’ONG souligne que d’après la loi libanaise, la déflagration meurtrière peut être assimilée  à un « meurtre prémédité ou à un homicide ».

L’ONG formule des sanctions contre l’ensemble des individus et entités « impliqués dans des violations continues des droits humains (…) et les efforts visant à saper » l’enquête locale. Elle rappelle qu’un an après l’explosion, aucun responsable n’a été traduit en justice.