La France a réfuté mardi les conclusions d’une enquête de l’ONU concluant qu’une frappe aérienne française au Mali avait tué 19 civils participant à une célébration de mariage en janvier.
Le rapport rédigé par la mission de l’ONU au Mali connue sous le nom de MINUSMA indique que plus de 100 personnes ont assisté à la célébration d’un mariage le 3 janvier à Bounti, dont cinq membres présumés d’un groupe lié à Al-Qaida. Trois de ces militants présumés ont été tués, selon le rapport, tandis que les deux autres avaient quitté l’événement tôt.
Les morts étaient tous des hommes âgés de 23 à 71 ans, dont la majorité vivait dans le village de Bounti, selon le rapport. « Le groupe touché par la frappe était composé en grande majorité de civils, qui sont des personnes protégées contre les attaques en vertu du droit international humanitaire », indique le rapport. « Cette frappe soulève d’importantes inquiétudes quant au respect des principes de conduite des hostilités, y compris le principe de précaution qui exige que toutes les mesures possibles soient prises pour vérifier que les cibles sont des objectifs militaires », ajoute le rapport de l’ONU.
Les autorités françaises ont déclaré que « plusieurs dizaines » d’extrémistes avaient été tués lors de la frappe aérienne. Mardi, ils ont déclaré que le rapport de l’ONU s’était appuyé sur des témoins non identifiés et n’avait pas précisé dans quelles conditions leur témoignage avait été recueilli. « Au contraire, cette frappe a suivi un processus de ciblage robuste », a déclaré le ministère de la Défense.
« Le ministère de la Défense ne peut considérer que ce rapport apporte une quelconque preuve contredisant les faits décrits par les forces armées françaises », a indiqué un communiqué, insistant sur le fait que le droit international humanitaire régissant les conflits armés a été strictement respecté pendant la frappe.