Niger : La marche de l’opposition interdite à Niamey

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(Image d'illustration) Manifestation populaire

Par un arrêté en date de 30 mars 2021, la délégation spéciale de la ville de Niamey a interdit la marche que projette organiser, ce mercredi 31 mars 2021, la Coordination régionale de la coalition CAP 20-21, ACC, FRC et alliés.

Les autorités de la ville de Niamey remettent en cause l’objet même de la marche qui, selon l’arrêté, « vise à protester contre les décisions de justice ayant validé les résultats définitifs des élections générales du 27 décembre 2020 et 21 février 2021 ». Il s’agit, entre autres décisions citées, de « l’arrêt N°23/CC/ME du 21 mars 2021 de la Cour Constitutionnelle » ayant validé la victoire du candidat du parti au pouvoir, Mohamed Bazoum, qui faisait face, au second tour de la présidentielle, à celui de l’opposition, Mahamane Ousmane,  et « les décisions de placement en détention provisoire de certaines personnes ».

Par ailleurs, les autorités de la ville de Niamey invoquent également un « risque de trouble à l’ordre public » ; la violation d’un arrêté interdisant, sur l’ensemble de la ville de Niamey, toute marche ou tout meeting les jours ouvrables et en soirée ainsi que les « raisons d’urgence sanitaire en vigueur » au Niger à cause de la Covid-19.

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Dans une déclaration rendue publique le 29 mars 2021, le président du RDR Tchanji, Mahamane Ousmane, a appelé, de nouveau, à l’organisation des « marches citoyennes pacifiques » sur l’ensemble des chefs lieux des régions, des départements et des communes du Niger pour, en général, défendre « sa victoire » à l’élection présidentielle du second tour et sauver la démocratie au Niger. C’est suite à cet appel que la coordination régionale de la coalition CAP 20-21 et alliés de Niamey avait prévue une marche le 31 mars sur l’ensemble de la ville de Niamey.

Cette marche, dite aussi « activité populaire », avait, de façon spécifique, pour objectifs de protester contre le refus d’autorisation des manifestations, dénoncer le « hold-up électoral » et exiger la libération de tous les détenus politiques et civils arrêtés lors des tensions post-électorales du 23 février dernier. Et ce, à travers un envahissement « pacifique » des rues de Niamey. 

« Notre démarche consiste à nous imposer dans la rue, par notre nombre, sans violence, sans provocation, mais avec l’engagement et la détermination de citoyens frustrés, aux droits bafoués, à qui il ne reste aucune autre option que celle-là », avait indiqué la coordination régionale de la CAP 20-21 et alliés de Niamey dans sa déclaration du 29 mars faisant suite à celle de Mahamane Ousmane, tenue le même jour.

Notons qu’au petit de ce 31 mars 2021, des coups de feu ont été entendus dans les environs du palais présidentiel. Un important dispositif sécuritaire est déployé pour quadriller la ville.