Les Etats-Unis ont sanctionné ce lundi 14 décembre 2020, la Turquie, alliée de l’OTAN, suite à l’achat d’un système de défense aérienne russe, annonce Hindustantimes.
En désaccord avec Ankara depuis plus d’un an, l’administration Trump avait déjà exclu la Turquie de leur programme de développement et de formation des chasseurs furtifs F-35 à cause de cet achat, mais « n’avaient pris aucune mesure supplémentaire malgré les avertissements persistants des responsables américains qui se plaignent depuis longtemps de l’achat du S-400, qui selon eux est incompatible avec les équipements de l’OTAN et constitue une menace potentielle pour la sécurité des alliés. », précise notre source.
Cette décision n’aurait pas seulement pour simple motif l’achat du S-400 russe, mais il y a les actions turques en Syrie, le conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan et les récentes tensions en Méditerranée orientale. La Turquie a pour une première testé le système de défense antimissile en octobre, ce qui a été condamné par le Pentagone.
La Turquie victime d’une guerre entre superpuissance ?
Le contrôle du monde impose à certains pays une influence sur d’autre. Ainsi, les relations entre les USA et la Russie sont caractérisés par une atmosphère de méfiance en ce qui concerne leurs politiques militaires réciproques. A en croire le secrétaire d’Etat américain Pompeo, « l’achat du système S-400 mettrait en danger la sécurité de la technologie et du personnel militaires américains et fournirait des fonds substantiels au secteur de la défense russe, ainsi que l’accès de la Russie aux forces armées et à l’industrie de la défense turque ».
Par contre Ankara évoque une contrainte du fait du refus des États-Unis de lui « vendre des missiles Patriot de fabrication américaine », précise notre source. Mieux en Turquie, par analogie avec la Grèce, on évoque une situation du deux poids, deux mesures. Selon Ankara, « la Grèce, membre de l’OTAN, utilise des missiles de fabrication russe ». Alors on pourrait se demander si la Turquie ne se retrouve pas entre une guerre froide entre ces deux superpuissances ?
Qui sont les cibles de cette sanction ?
Ces sanctions américaines visent essentiellement « la présidence turque des industries de défense, l’agence d’achat militaire du pays, son chef Ismail Demir et trois autres hauts fonctionnaires. Les sanctions bloquent tous les actifs que les quatre fonctionnaires pourraient avoir dans les juridictions américaines et interdisent leur entrée aux États-Unis. Elles comprennent également une interdiction de la plupart des licences d’exportation, des prêts et des crédits à l’agence. », peut-on retenir, selon Hindustantimes.
Joe Biden, nouveau président des USA (opposé à l’utilisation du S-400) va donc hériter et surtout tenter d’aplanir cette relation conflictuelle entre les USA et la Turquie, partenaire stratégique.