Selon nos informations, on apprend qu’en début de semaine dernière, des éléments armés proches du Maréchal Khalifa Haftar ont arrêté à Djoufra, une localité située entre Sabha et Oubari en territoire libyen, Mahmoud Sallah, le président et fondateur du mouvement politico-militaire UFPR (Union des Forces Patriotique pour la Refondation de la République) et l’un de ses lieutenants, Barkaï Taharimi.
Une source proche de l’UFPR indique au journal « L’Évènement Niger » que Mahmoud Sallah a été arrêté par les hommes du commandant Bilgassim Labach qui l’accuse d’être en procession des armes et munitions à bord d’un véhicule sans papiers. La même source indique que des tractations sont en cours entre la milice qui l’a arrêté et certains notables Toubous (population pratiquant le pastoralisme et le nomadisme dans le Sahara central) pour obtenir sa libération.
Selon plusieurs d’autres sources, les autorités nigériennes et leurs alliés qui voient une déstabilisation du Niger avec la création en août 2020 du mouvement politico-militaire UFPR en plein désert à la frontière libyenne seraient à pied d’œuvre pour que Mahmoud Sallah leur soit livré. Quand on sait les liens qui existent entre certaines communautés proches du maréchal Haftar et le pouvoir de Niamey, l’on ne s’étonnera guère de voir Mahmoud Sallah livré à Niamey dans quelques jours.
Mahmoud Sallah, 39 ans, est acteur politique connu pour ses prises de positions contre le régime de Mahamadou Issoufou qu’il accuse de népotisme. Candidat non élu à deux reprises aux législatives, cet ancien étudiant de la Faculté des sciences économiques et juridiques de l’Université de Niamey, fut arrêté en décembre 2019 par les services spéciaux du Niger qui lui reprochent de vouloir perturber l’exploitation pétrolière dans le nord.
Quand on sait que le Niger envisage d’augmenter conséquemment sa production pétrolière, Niamey mettra-t-il le prix pour que Mahmoud Sallah soit à l’ombre ? On se demande.
