Mali : Un ancien ministre demande une transition dirigée par un militaire (photo)

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Col Assimi Goita, Président du Comité national pour le salut du peuple - Mali / @CNSP

Au mali, la Concertation nationale sur la transition politique connait ses dernières heures de discussions et propositions. Lors d’une intervention, Zahabi Ould Sidi Mohamed, ancien fonctionnaire des Nations Unies et ancien ministre des Affaires étrangères (2013-2014) sous le président déchu Ibrahim Boubacar Keïta, a plaidé pour une transition dirigée par un militaire.

Dans son intervention, Zahabi Ould Sidi Mohamed estime que « quelque soit le civil qui va être désigné pour prendre la tête de la transition, il ne peut pas gérer la situation sur le terrain ». « Si on veut que vraiment le pays s’en sort, il faut laisser les militaires gérer… On dit que l’autorité de l’État n’est pas sur le terrain. Quel est le civil que vous allez mettre et qui peut mettre un appareil efficace pour rétablir l’administration sur le terrain ? », s’est-il interrogé.

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Selon le diplomate, la seule chose qu’il serait possible de faire, c’est d’avoir à la tête du Mali un chef d’État militaire et un Premier ministre civil. « Il faut qu’on regarde nos réalité… Les militaires on l’avantage qu’ils sont bien organisés, ils ont les troupes qu’ils peuvent déployer », a-t-il fait observer. Mais il sera très vite contredit par certains malien qui lui ont rappelé que l’ancien président Amadou Toumani Touré qui a échoué en 2012 dans la préservation de l’intégrité territorial dans le nord Mali n’était pas un civil, mais plutôt un militaire.

Zahabi Ould Sidi Mohamed intervenant lors de la Concertation nationale à Bamako.

Le Mali est à un tournant décisif

Depuis le coup de force du 18 août 2020, l’incertitude continue de planer sur l’architecture de la transition politique. La junte au pouvoir propose une transition de 3 ans dirigée par des militaires. La Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) propose pour sa part une transition plus courte dirigée par un civil. Selon certaines sources, un accord serait en train d’être trouvé entre les forces vives de la Nation malienne sur la durée de la transition (18 moins). Mais toujours pas d’accord sur qui dirigera cette transition.

Dans son discours lors de l’ouverture de la Concertation nationale, le Colonel Assimi Goita, le nouvel homme fort du pays, a déclaré : « Nous sommes à un tournant important de notre histoire. Nous devons laisser nos différents de côté et saisir cette opportunité pour bâtir les jalons d’un Mali refondé … ou il fait bon vivre. Nous sommes condamnés à réussir pour les futures générations et nous réussirons par la grâce d’Allah et par les bénédictions de nos anciens. »

Il en appelle donc à l’esprit patriotique de toutes les forces vives de la Nation afin que, les bases des réformes politiques et institutionnelles nécessaires à la refondation du Mali soient adoptées. « Cette nécessité de refondation se justifie par la recherche d’une bonne gouvernance afin que les préoccupations des citoyens soient au centre de nos politiques publiques », a-t-il indiqué.