Dès 8 h, ce vendredi 07 mai, les étudiants de l’Université de Niamey sont sortis manifester afin d’exiger du Gouvernement l’amélioration de leurs conditions d’étude et le paiement de leurs bourses.
Les étudiants ont barricadé la route, notamment le premier pont dit « pont Kennedy» pour revendiquer, entre autres, les infrastructures universitaires en quantité et en qualité, le paiement de 6 mois d’arriérés de leurs bourses, et une quantité suffisante des bus universitaires. « Les étudiants sont débout, sortis, unis, mobilisés et déterminés », a annoncé le chargé de la presse du syndicat estudiantin de l’Université de Niamey au moment où débutaient les manifestations.
« Qu’il y’ait vent ou volcan, séisme ou tremblement de terre ; ils n’entendent reculer devant quoi que ce soit, au nom de leurs justes et légitimes revendications », a-t-il ajouté en appelant ses autres camarades à rejoindre le mouvement.
Les étudiants ont placé des bus de l’université sur les bouts du pont pour bloquer la circulation en brulant des pneus sur le goudron. « En avant UENUN (Union des Etudiants Nigériens à l’Université de Niamey – Ndlr), la section forte et mère de l’USN (Union des Scolaires Nigériens). Nous sommes derrière toi jusqu’au bout, même si ça va nous couter la vie », a lancé un manifestant qui affirme que ses camarades et lui sont plus que jamais déterminés pour « arracher leurs droits ».
Le syndicat des étudiants dit avoir engagé une multitude de démarches pour trouver des solutions à ses préoccupations et ainsi des perspectives pouvant atténuer les « difficultés socio-académiques que traversent les étudiants à l’université de Niamey ». Mais, fait-il savoir, le Gouvernement a gardé silence vis-à-vis de ces démarches auxquelles, pour certaines, il est directement associé.
Deux mots d’ordre de suspension des activités académiques, de 24h et de 72h, ont été successivement observés dans le but d’attirer l’attention du Gouvernement sur les préoccupations des étudiants. Le 02 mai dernier, la grande institution syndicale des étudiants et scolaires du Niger, USN, et le ministre de l’Enseignement supérieur ont tenu une « rencontre d’urgence » à laquelle ont également pris part les membres de l’association des parents d’élèves et d’étudiants. Cette rencontre s’est soldée par la prise d’un certain nombre de résolutions favorables aux revendications des étudiants.
Par ailleurs, d’autres rencontres sont prévues dans les prochains jours, notamment avec le Président de la République et les différents ministres en charge de l’éducation au Niger, selon un communiqué du syndicat des étudiants. Le secteur éducatif nigérien semble agonisé par les mêmes maux qui le rongeaient depuis plusieurs années. Des mouvements de manifestations par ci, de grèves, tantôt des étudiants, tantôt des enseignants par là.
Le 23 avril dernier ce sont les étudiants de l’Université de Zinder qui avaient manifesté pour réclamer le paiement de six mois d’arriéré de leur bourse. Ce qui avait occasionné des échauffourées entre les manifestants et les forces de l’ordre qui ont été mobilisées pour les circonstances.
Lire aussi : Niger – Zinder : Des étudiants manifestent pour réclamer le paiement de leur bourse
Lors de son investiture, le nouveau président de la République, Mohamed Bazoum, a promis de faire de l’éducation l’une des priorités de son programme de gouvernance. Le 30 avril, il avait officiellement présenté, aux partenaires de développement et aux partenaires sociaux, les grandes lignes de la politique qu’il entend mener en vue de reformer le secteur éducatif nigérien.
Une politique axée sur principalement trois points, à savoir : l’augmentation de l’offre d’accès à l’éducation, la poursuite de l’effort de qualité et de gestion, et en fin une bonne gouvernance qui va couronner le tout. Ce qui donne déjà espoir aux acteurs de l’éducation et qui a tendance à matérialiser l’intention du Président.
Sa politique a été acclamée par tous, y compris la société civile et les différents syndicats intervenant dans le domaine de l’éducation, mais attendent, tout de même, le passage à l’action pour se dire convaincus de la volonté du président à reformer le secteur de l’éducation en en faisant une « priorité absolue », comme le soutient-il.
Pourvu que cela ne reste que des « paroles de politicien », comme l’avait fait son prédécesseur, Issoufou Mahamadou, qui était au pouvoir pendant dix ans alors que le secteur éducatif prenait des coups durs sous sa gouvernance.
Le Niger…..
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