Mariame Diaby : « Les femmes ont une capacité de résilience et d’investissement personnel… »

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Mariame Diaby

Elle fait partie du cercle très restreint des « Wonder Women » du monde de l’entrepreneuriat féminin. Sa devise, « Ne jamais baisser les bras et toujours donner le meilleur de soi-même ». Son armoire à trophée est pleine de distinctions et de reconnaissances. Pour beaucoup de ses proches, elle incarne le leadership au féminin. Dans cet entretien que Mariame D. Diaby a bien voulu nous accorder au magazine KANU en mars 2022, elle partage avec nous, ses expériences dans l’entrepreneuriat. Lisez plutôt !

  • KANU : Que peut-on retenir de votre parcours dans le milieu des affaires ?

Mariame D. Diaby : L’image d’une femme qui, à partir d’une forte conviction combinée à une volonté inébranlable, s’est battue pour y arriver avec un peu de chance.

  • Est-il facile d’être femme d’affaires dans le contexte africain ?

Pas du tout ! Il faut se battre deux fois plus qu’un homme pour prouver que nous ne lâcherons pas à la première difficulté. Vous vous retrouvez à vous battre contre vos concurrents mâles, mais aussi à vous battre contre des préjugés qui ne vous font guère de cadeau. Je dirai en un mot, il faut se préparer un mental d’acier.

  • Pour arriver là où vous en êtes aujourd’hui, vous avez certainement mené plusieurs combats. Lesquels vous ont le plus marquée ?

Dans les affaires, le plus grand des combats, c’est la persévérance dans l’effort. C’est surtout conduire ton business sans attendre de l’aide.

  • Durant votre parcours, académique ou professionnel, quel a été votre plus gros challenge ?

Ne jamais baisser les bras ! Et se dire que je peux y arriver.

  • En Afrique, vous êtes souvent citée comme une référence. Vous avez à votre actif plusieurs sociétés dans divers domaines. Vous avez sous vos services plusieurs hommes compétents nantis de diplômes. Dites-nous, comment arrive-t-on à diriger des hommes quand on est femme entrepreneure ?

Il faut s’affirmer dans un premier temps en mettant soi-même la main à la pâte. Ensuite, comme toute activité humaine, accorder à chaque collaborateur sa place selon sa compétence. C’est extraordinaire comme les gens peuvent donner le meilleur d’eux quand vous leur accorder toute votre confiance.

  • Pour plusieurs femmes africaines, vous incarnez un leadership nouveau pour mieux appréhender les problèmes et faire face aux difficultés. Quelle est la particularité de votre leadership ?

Partager avec tous ceux qui viennent à moi. Donner un peu de mes expériences.

  • Depuis plusieurs années, la question de l’autonomisation et de l’employabilité de la femme africaine est au centre des débats. Quelle lecture faites-vous de cette problématique ?

Renforcer les capacités des femmes chacune dans son domaine. Adapter la formation des femmes au besoin du marché serait le plus grand effort à faire. Évidemment encourager à l’alphabétisation pour une plus large autonomisation des femmes.

  • Selon vous, par quelle stratégie (ou politique publique) peut-on amener les femmes africaines à être autonomes et responsables de l’avenir et du développement durable ?

Une politique d’accompagnement tant technique que financière. Les femmes ont une capacité de résilience et d’investissement personnel avec très peu de moyens, imaginez alors ce qu’elles feront avec plus.

  • Un autre sujet d’actualité, c’est la question du féminisme. On a l’impression que ce terme est de plus en plus galvaudé. Quelle est votre perception du concept ?

Je parlerais moi, de combat pour la reconnaissance des droits humains. Être femme, c’est aussi être un humain. Se battre pour obtenir cette considération pleine et entière n’est que légitime.

  • Le thème retenu pour la célébration de la Journée internationale de la femme est : « L’égalité aujourd’hui pour un avenir durable ». Que vous inspire ce thème ?

Que du bien. La femme est la moitié de la société. Lui accorder cette égalité tant prônée, c’est prendre une sérieuse option pour le développement inclusif et durable. En même temps, il faut faire comprendre aux institutions, aux personnalités, que ce jour devrait marquer un changement dans la vie de chaque femme et non une fête à célébrer pour après attendre un autre 8 mars.

  • Comment arrivez-vous à concilier vos activités professionnelles et votre vie de famille ?

Tout est une question de planning. Mais il ne faut pas oublier l’implication et l’accompagnement complets de ma famille à mes côtés. Les miens sont de tous mes défis. C’est le stimulant nécessaire à mon équilibre en tant que mère, épouse et femme entreprenante. Mais pour dire vrai je n’assure pas à 100% …

  • Vous faites dans le social, à travers des soirées caritatives que vous organisez. Qu’est-ce qui motive votre engagement ?

En effet, en plus d’être entrepreneure, je suis présidente de l’ONG Lame Afrique, la main de l’espoir. Que serait une vie sans partage ? Sans main tendue réelle à d’autres, dans la détresse et dans la discrétion ? C’est le don de soi et le partage qui motivent cet élan vers autrui.

  • Quel message avez-vous envie de passer à la jeunesse africaine, partiellement aux jeunes femmes africaines qui aspirent être comme vous ?

Il faut absolument qu’elles croient en elles. Ensuite, foncer et travailler sans relâche. La réussite est seulement au bout de l’effort.