Le gouvernement du Niger et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) ont inauguré le 14 octobre 2020 le premier poste de Police à Assamaka, une petite ville située dans le désert au nord-ouest du Niger dans la région d’Agadez, à proximité de la frontière avec l’Algérie. Ce poste de Police permettra de contrôler le flux migratoire au niveau des frontières et de lutter contre la criminalité transfrontalière.
Ces dernières années, la gestion des frontières et la sécurité des frontières sont devenues des priorités absolues pour le Sahel et pour le Niger en particulier. A ce titre, le Gouvernement nigérien s’efforce de réduire les activités transfrontières illicites, y compris le trafic d’êtres humains, et d’empêcher l’entrée de membres d’organisations d’extrémisme violent à travers les frontières du pays.
Outre une forte augmentation de la criminalité dans la ville frontalière, Assamaka est également confrontée à des flux migratoires de plus en plus élevés, en raison de sa position sur la route migratoire transsaharienne. Celles-ci s’avèrent difficiles à gérer au détriment des quelque 1.000 habitants permanents de la ville.
Jusqu’à présent, l’enregistrement des migrants s’était toujours fait manuellement ou par l’intermédiaire du poste frontière mobile de l’OIM, temporairement déployé par le gouvernement du Niger dans la région d’Agadez. Ce poste de police mobile embarqué sur camion a été spécialement adapté pour relever les défis dans les régions désertiques reculées. Mais il ne peut pas remplacer un poste de police fixe.
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Le poste frontalier nouvellement construit et équipé grâce à un financement du ministère italien des Affaires étrangères et de la coopération internationale permettra à la Police nigérienne, selon l’OIM, de se conformer aux normes nationales et internationales et de satisfaire aux normes de sécurité et de sûreté requises.
Doté de 8 postes de travail équipés du système d’information et d’analyse des données sur la migration (MIDAS), développé par l’OIM, ce poste frontalier permettra également aux autorités nigériennes d’enregistrer numériquement les personnes qui transitent par la frontière. Les données collectées peuvent être transmises en temps réel à un serveur central, permettant aux autorités de mieux suivre et gérer les flux migratoires entrant et sortant du Niger.
Il est à noter que la construction du poste de Police frontalier d’Assamaka fait partie d’un projet plus vaste dont l’objectif est de renforcer les capacités du service d’immigration du Niger – la Direction de la surveillance territoriale (DST). Le projet vise également à renforcer la coopération entre les services répressifs nigériens et algériens, ainsi que la coordination entre les forces de sécurité nigériennes, les autorités locales et les services techniques concernés, tels que la Direction régionale de la santé publique de la région d’Agadez.