Sénégal : triomphe de la démocratie

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Les Sénégalais voient irréversiblement leur avenir dans la démocratie, les Nigériens, dans une certaine mesure, dans le militarisme ! Leur souveraineté consiste au choix de leurs gouvernants, à tous les niveaux, par eux-mêmes, qu’ils puissent les congédier eux-mêmes au besoin et non qu’une junte sans mandat aucun, s’impose de fait, comme force comme leurs leaders, sans possibilité aucune de la dégager pacifiquement.

N’est-ce pas cela la véritable citoyenneté ? L’on ne peut, en effet, véritablement être souverain voire souverainiste sans au préalable avoir la possibilité voire l’audace de pouvoir choisir soi-même ses dirigeants ! Et de pouvoir, le cas échéant, de décrier les errements et postures de ces derniers relativement à la conduite de l’État, étant entendu que la gestion de l’espace politique doit intrinsèquement être une affaire de civils.

Le Sénégal offre un exemple éloquent à cet égard : une crise politique maximale, ayant occasionné plusieurs dizaines de morts, des centaines d’interpellations et d’incarcérations policières, y compris d’opposants et d’acteurs civiques, détenus cependant dans les geôles publiques et nullement pris en otages dans quelques souterrains obscurs du palais présidentiel.

Face à cette montée de la violence physique et verbale et à la baisse de la popularité du Président, l’armée sénégalaise était constamment demeurée républicaine, loin des débats et tensions de la classe politique, persuadée que le dialogue, la concertation et le droit finiront inéluctablement par prévaloir sur la chienlit pour le bien être de la nation et de la région.

C’est bien là toute la vertu de la démocratie : pouvoir surmonter les crises les plus fortes, régénérer le cadre de dialogue et repartir de plus belle. Sans animosité, ni velléité de vengeance ! Les citoyens des pays sous la houlette de l’Alliance des Officiers Putschistes devraient grandement s’en inspirer. Le coup d’État n’est pas une fatalité ! Merci, Sénégal !

Dr Souley Adji