Restriction de l’espace civique au Niger : « Tournons La page » dépose une plainte contre le président du Conseil municipal de Niamey

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Ville de Niamey / Ph : Niamey Nyala

Le jeudi 03 février 2022, le Mouvement « Tournons La Page » (TLP) a déposé auprès du Procureur de la République près du Tribunal de Grande Instance Hors Classe de Niamey, une plainte contre le président du Conseil municipal de Niamey, Oumarou Dogari, pour « attentat à la liberté et refus d’exécution d’une décision de la justice ».

Après que le mouvement TLP-Niger s’est vu refuser toutes ses demandes de manifestation dans la ville de Niamey par les autorités municipales, il a décidé de poursuivre en justice le président du conseil de ville de Niamey. Selon le mouvement les refus successifs de ses demandes de manifestation constituent un « attentat à la liberté ». Le mouvment poursuit également Oumarou Dogari pour « refus d’exécution d’une décision de la justice », en l’occurrence la décision N°472 du 23 septembre 2021. En substance, la décision en question « dit que la ville de Niamey a commis une faute en interdisant tardivement la manifestation projetée, un vendredi, dernier jour ouvrable, faisant ainsi obstacle à l’exercice d’une voie de recours contre ladite décision ; condamne la ville de Niamey à payer un franc symbolique demanderesses à titre de réparation du préjudice subi ; condamne la ville de Niamey aux dépens (…) ».

Le mouvement avait prévu d’organiser une manifestation le 30 janvier dernier, mais, elle a été interdite par la ville de Niamey qui a récidivé, en l’interdisant encore un vendredi. Ainsi, la structure de la société civile a décidé de poursuivre l’Etat du Niger devant la Cour de justice de la CEDEAO afin qu’il s’explique sur les raisons des interdictions systématiques et tardives des manifestations publiques ainsi que l’obstruction à l’accès à la justice. Cependant, le procès devant se tenir ce 03 février est finalement reporté au 28 mars prochain après qu’il a été constaté que « l’Etat du Niger ne s’est pas encore défendu » sur les questions sus évoquées dont les plaidoiries devaient se tenir par visioconférence, ce 03 février.

Un meeting projeté le 14 février

Malgré l’opposition de la ville de Niamey aux projets de manifestation de TLP-Niger, le mouvement n’abandonne pas. En effet, la coordination régionale de Niamey (TLP-Niamey) projette encore une fois d’organiser un meeting le vendredi 11 février 2022 dans la capitale. Ainsi, TLP-Niamey a informé ce 03 février le président du conseil municipal de Niamey de l’organisation dudit meeting à la place de la concertation.

Selon les organisateurs, ce meeting vise à protester contre la vie chère au Niger ; exiger le retrait, sans condition, de toutes les bases militaires étrangères, principalement celles françaises ; exiger la justice pour les jeunes de Téra, assassinés le 27 novembre 2021 ainsi que pour toutes les victimes du terrorisme. Il serait également question d’exiger la libération des détenus politiques et/ou d’opinions ; la mise en accusation de l’ancien président de la république, Mahamadou Issoufou, pour « haute trahison » ; soutenir les forces nationales de défense et de sécurité (FDS) dans la lutte contre le terrorisme ainsi que le peuple malien face aux sanctions « illégales et illégitimes » imposées au Mali par la CEDEAO et l’UEMOA et enfin exiger la refonte du système de défense et de sécurité au Niger.

Rappelons que lors d’un point de presse, le 29 janvier 2022, TLP-Niamey avait promis de mener un « combat générationnel » pour « libérer le peuple et assoir des bases solides d’une vraie démocratie » au Niger après l’interdiction de la marche du 30 janvier. Ainsi le mouvement avait maintenu d’organiser sa manifestation pour les mêmes revendications.