Présidentielle au Niger : Déclaration de l’Observatoire du processus électoral

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Le dimanche 27 décembre 2020, l’Observatoire du Processus Électoral (OPELE), a déployé 500 observateurs sur toutes l’étendue du territoire national et ont complété le travail de nos équipes locales à savoir les coordinations régionales, départementales et communales. Dans le même cadre, OPELE a mis à la disposition de tous les citoyens deux numéros, un numéro national et un international, pour recenser les irrégularités constatées.

L’Observatoire du Processus Électoral tient d’abord à saluer l’engagement des observateurs, de nos équipes locales et des citoyens qui n’ont pas hésité à nous saisir afin de nous remonter des informations sur les cas d’irrégularités constatées sur le terrain. Il conviendrait de noter en dehors des fiches d’observations que nous avons reçues de nos 500 observateurs, nos équipes ont reçu 1.075 appels sur les numéros d’urgences ainsi que 1.580 conversations WhatsApp.

Actuellement, nos équipes techniques sont à pied d’œuvre pour traiter les données remontées. Les informations reçues sur nos numéros doivent être, avant publication, vérifiées minutieusement par nos bureaux régionaux, départementaux et communaux. Une fois vérifiées, elles seront compilées et rendues publiques dans un rapport consolidé. Au vu des informations déjà traitées, l’Observatoire du Processus Électoral rend public ses premières constatations sur le déroulé du double scrutin présidentiel et législatif du 27 décembre 2020.

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OPELE a pu constater que les élections, de façon générale, se sont déroulées dans le calme et la sérénité. De plus, il salue l’engouement des électeurs qui sont sortis massivement pour participer au scrutin. Tout comme lors des élections locales du 13 décembre 2020, l’ouverture d’un certain nombre de bureaux de vote a accusé un retard, dû principalement au retard d’acheminement du matériel et du personnel dans les locaux. Dans certains cas, le retard a été tel que les bureaux de vote n’ont pas pu ouvrir leurs portes le jour du scrutin, privant ainsi les citoyens d’exercer leur droit de vote.

Le personnel électoral mal formé a eu un impact négatif sur le déroulé du scrutin : urnes non scellées, bulletins non signés par les assesseurs ou encore non maitrise des lois électorales par ces derniers. Certains délégués des partis politiques étaient également mal formés et/ou absents des bureaux de votes. Bien que leur présence fût prévue, les forces de sécurité étaient également absentes de nombreux bureaux de vote, cela ayant pour conséquence un désordre dans ces certains d’entre eux.

Malgré la fermeture de la campagne électorale, certains partis politiques ont continué à manifester jusque dans des centres de vote. Leurs militants se sont présentés avec l’effigie des partis et ont ainsi continué à influencer le vote des électeurs. Certains partis sont allés encore plus loin dans l’influence par des actions d’achat de conscience contre de l’argent, des vivres ou encore des pagnes. C’est une pratique qui s’est observée dans toutes les régions du pays. D’autres cas de fraudes ont également été relevés tels que l’usurpation d’identité, l’achat de cartes d’électeurs ou encore le vote des mineurs non émancipés. Quelques rares cas de violences ont également été relevés avec notamment braquage d’urne.

L’Observatoire du Processus Électoral lance un appel pressant à l’endroit de tous les acteurs électoraux, membres des partis politiques, membres de la société civile et citoyens engagés pour un Niger démocratique de rester vigilants et mobilisés pour veiller jusqu’à la proclamation définitive des résultats.