Par courrier du Ministre des Affaires étrangères, de la coopération et des Nigériens à l’extérieur de la République du Niger, les autorités nigériennes informaient l’Ambassadeur de la République du Mali au Niger, de la présence en territoire nigérien, de mille trois cent quarante-neuf (1349) maliens, enregistrés dans les localités de Iliban et Egadaban (Intamat) dans le département de Tassara, région de Tahoua.
Ce nombre représente « cent quatre vingt seize (196) ménages disposant de vingt et un (21) véhicules pick-up », précise le courrier du Ministre nigérien des Affaires étrangères qui évoque également des raisons de sécurité devant conduire au rapatriement de toutes ces personnes.
Des raisons pour lesquelles, les autorités compétentes nigériennes proposent à leurs homologues maliens de « faire escorter lesdits réfugiés pour leur permettre de sortir par le poste de Labezanga (Mali) et les remettre à la Patrie Malienne ».
Il convient de rappeler qu’en novembre 2023, Kidal tombait sous le contrôle des autorités maliennes à la suite des opérations militaires menées par l’armée malienne et ses partenaires russes. Des opérations militaires qui ont contraint des milliers de personnes à fuir Kidal et à traverser les frontières pour se refugier dans certains pays voisins du Mali.
Une telle proposition des autorités nigériennes à rapatrier, sous bonne escorte militaire, toutes ces personnes réfugiées respecte-elle les droits de ces réfugiés ?
La question mérite d’être posée au regard des conventions internationales sur le droit des réfugiés. Au rang de ces conventions, il est clairement indiquer que «le retour doit être volontaire, i.e. les réfugiés optent librement, de leur plein gré, pour le retour dans leur pays d’origine ».
C’est une fois que les conditions de retour dans la dignité et dans la sécurité sont remplies, que le pays d’asile, le pays d’origine et les organisations internationales prennent toutes les mesures qui s’imposent pour faciliter aux candidats au retour leur rapatriement au bercail.
Ismaïl Abdoulaye