Au Niger, les médias traditionnels, notamment l’audiovisuel et la presse écrite, constituent les canaux principaux de diffusion de l’information, mais avec le développement des nouvelles technologies et l’avènement des réseaux sociaux, il existe aussi des médias en ligne qui ne sont pas négligeables du fait de leur efficacité et leur promptitude dans le traitement et la diffusion des informations.
Pour mieux garantir la liberté de la presse, le Niger a opté pour la dépénalisation des délits commis par voie de presse à travers la loi portant régime de la liberté de la presse. Au sens de cette loi, aucun journaliste ne doit en principe faire l’objet de détention pour les faits commis dans l’exercice de son métier, notamment pour la diffamation et l’injure.
Malheureusement ce texte ne prend pas en charge les infractions commises par les journalistes en ligne, qui eux nonobstant leur qualité de journaliste peuvent être détenus en prisons pour des délits commis dans l’exercice de leur métier, surtout quand on sait que la loi portant répression de la cybercriminalité au Niger est très répressive même s’agissant des délits privés comme la diffamation et l’injure.
Ainsi l’on assiste de facto à la dépénalisation pour les uns et à la répression pour les autres, qui sont pourtant tous journalistes devant être soumis à la même éthique et déontologie, mais aussi et surtout devant avoir les mêmes droits et privilèges. Une telle situation consacre alors une rupture d’égalité entre citoyens et une discrimination à l’égard d’une partie de la presse nigérienne.
Depuis l’adoption du texte sur la cybercriminalité au Niger, beaucoup des journalistes ont été poursuivis et condamnés pour soi des articles publiés en ligne où pour avoir tout simplement relayé des articles d’autres médias en ligne. Ainsi, une telle situation vide la dépénalisation des délits commis par voie de presse au Niger de son sens, qui veut qu’aucun journaliste ne parte en prison pour ses opinions.
L’ incohérences de nos textes résultant de la coexistence des deux lois contraires constitue également une insécurité pour les journalistes et un recul pour la dépénalisation voulue et prônée par les autorités politiques.
Au dernier conseil des ministres, le gouvernement a annoncé l’adoption d’un projet de loi pour harmoniser les textes de loi en question afin que les journalistes en ligne puissent également bénéficier de la dépénalisation comme pour les médias traditionnels. A mon sens, c’est une avancée significative pour la Liberté de presse au Niger, et également une évolution pour l’Etat de droit et la démocratie.
En outre, au-delà de cette dépénalisation pour tous les journalistes, il serait également important de légiférer pour les blogueurs et influenceurs au Niger. En France, celà a été fait, puisque nous copions malheureusement toujours la France, celle-ci à légiférer sur les blogueurs.
A mon avis, il serait important qu’Au Niger, une telle législation soit envisagée pour prévoir le statut des blogueurs et influenceurs ainsi que leur responsabilité. L’information est sans nul doute la chose la mieux partagée avec l’avènement de NTIC, donc il est important que l’activité des blogueurs et influenceurs soit encadrée par la loi pour les responsabiliser, mais aussi pour protéger leur activité.
Tous pour la liberté, et mieux nous avancerons !
Maître Ahmed Mamane