Niger – Multiplication des enlèvements à Diffa : Au moins 60 personnes toujours en captivités

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Des combattants du groupe terroriste Boko Haram

Début octobre 2019, le chef de l’Etat nigérien, Issoufou Mahamadou, a assuré que l’humanitaire américains, Jeffery Woodke, enlevé il y a trois ans à Abalak (région de Tahoua) est toujours en vie. Mais qu’en est-il des dizaines d’hommes, femmes, jeunes filles et enfants enlevés à Diffa ces deux dernières années ? Le sujet est préoccupant mais semble être tabou dans le débat public au Niger.

En Afrique, la région du Sahel s’apparente à un « piège à homme » aussi bien pour les populations civiles que pour les Forces de défense et de sécurité. En proie à la menace terroriste, la région connait de plus en plus des actes d’enlèvement perpétrés par des groupes criminels malgré les mesures de sécurité en place. Cette situation favorisée, entre autre, par la faible présence de l’État dans certaines localités est de nature à créer la psychose dans cette zone géographique de l’Afrique au cœur de plusieurs enjeux géostratégiques en raison de la richesse de son sous-sol.

Dans la nuit du samedi 19 octobre 2019, le Maire de la commune rurale de Kabaléwa (région de Diffa – Niger) et son épouse ont été enlevés par de présumés membres du groupe terroriste Boko Haram. Un enlèvement qui vient s’ajouter à la liste des dizaines de personnes enlevées à Diffa. Il s’agit notamment des 12 personnes enlevées il y environs 3 mois à Kolo Manga ; des 12 jeunes filles enlevées il y a environ 1 an à Toumour ; et des 39 femmes et enfants enlevés il y a environ 2 ans à N’galewa.

Que sont devenues ces personnes toujours en captivité ? Comme l’américain Jefery Woodke, sont-elles toujours en vie ? Si oui, que font les autorités pour leur libération ? Autant de questions qui sont pour l’instant sans réponse. Aux dernières nouvelles, aucune information officielle sur la vie et l’état de santé de ses otages n’est disponible. Certes, sur des questions de sécurité, le Gouvernement peut se réserver le droit de faire de la communication. Pendant ce temps, les membres de la famille et amis proches des otages qui vivent dans l’angoisse.