Des partis politiques, syndicats et associations de la société civile nigériens ont annoncé, dimanche, la création d’un mouvement dénommé « Coalition citoyenne pour la République (CCR) ». Ils accusent le pouvoir du président Mahamadou Issoufou de « mauvaise gouvernance » dans les domaines politique, économique, social et sécuritaire.
« Dans le régime de Mahamadou Issoufou, en lieu et place de la bonne gouvernance adossée aux valeurs fondamentales de la République, se sont développées des pratiques malsaines de gouvernement caractérisées par le clientélisme, l’exclusion, l’intolérance, l’arbitraire, l’impunité, l’injustice, la corruption, la concussion, le népotisme, la dérive autoritaire, le régionalisme, l’ethnocentrisme, le clanisme et le culte de la personnalité », ont indiqué les structures membres de la nouvelle coalition.
Elles ont, en outre, dénoncé « la caporalisation de toutes les institutions de la République », « l’instrumentalisation de l’appareil judiciaire » et « l’insécurité jamais égalée sur l’ensemble du territoire national », déplorant le fait qu’en neuf (9) années consécutives sous le régime de Mahamadou Issoufou, le Niger est toujours classé dernier dans l’indice de développement humain (IDH) du PNUD.
« Malgré cet échec retentissant, le régime de Mahamadou Issoufou s’évertue à créer les conditions de son maintien aux commandes de l’Etat », ont-elles indiqué, reprochant au régime de compter sur un code électoral, une commission électorale et une cour constitutionnelle « taillés sur mesure ».
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Appelant les nigériens de l’intérieur du pays et de la diaspora « à se dresser comme un seul homme », la nouvelle coalition a annoncé qu’elle mènera des actions pour exiger, entre autres, « l’adoption d’une loi électorale juste et équitable avec l’ensemble des acteurs nationaux », « la tenue d’élections démocratiques, transparentes et inclusives », « un traitement judiciaire rigoureux du détournement des fonds alloués au ministère de la Défense », ainsi que « l’audit de toutes les institutions et démembrements de l’Etat ».
Aucune réaction n’a été enregistrée au côté du pouvoir à propos de la création de la nouvelle coalition. Le Niger s’apprête à organiser de nouvelles élections. Selon un calendrier publié par la commission électorale, les municipales auront lieu le 13 décembre 2020, suivies des législatives et du premier tour de la présidentielle le 27 du même mois. Le second tour de la présidentielle est prévu pour le 20 février 2021.
Arrivé au terme de son second et dernier mandat constitutionnel, l’actuel président Mahamadou Issoufou a annoncé qu’il ne se représentera pas pour un troisième mandat. Sa formation politique, le Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS-TARAYYA) a désigné l’ancien ministre de l’intérieur Bazoum Mohamed comme candidat. Une quinzaine d’autres partis politiques ont investi leurs candidats à la prochaine présidentielle.
Source : Agence Anadolu