Mali : La question des otages du Sahel au cœur d’un panel animé par les journalistes

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MINUSMA / Un hélicoptère de la MINUSMA survolant le Mali, pays africain de la région du Sahel.

Le Sahel et ses otages, c’est le thème d’un panel qui s’est ouvert ce matin à Bamako la capitale malienne.

Bamako, la capitale malienne a accueilli dans la matinée du 05 novembre 2020 un panel de haut niveau sur thème « Le Sahel et ses otages ». Ce panel regroupe les journalistes de certains pays de la région du sahel, où les groupes armés enlèvent des personnes en exigeant une rançon pour leur libération.

Ce panel intervient au moment où une grande partie de l’opinion malienne, estime qu’il faudrait négocier avec les groupes armés qui sèment la terreur au nord du pays. Une opinion que n’apprécie par la France qui continue de durci la lutte contre le terrorisme et d’autres groupes armés non étatiques.

Animé par les journalistes Serge Daniel correspondant de la radio France internationale (RFI), Ibrahim Manzo directeur de publication du journal « Aïr Info » d’Agadez (Niger) et le mauritanien Isselmou Sahili, le panel a tenté de répondre à la question : « Faut-il payer des rançons aux ravisseurs ? »

Faut-il payer des rançons pour libérer les otages détenus par les groupes djihadistes ?

En répondant à cette question, Ibrahim Manzo Diallo a indiqué, sans ambages, que « Non ». « En versant une rançon aux groupes terroristes, c’est comme si on leur donne une rente de survie et de se réarmer, et de se réarmer moralement, surtout quand on couple cette rançon avec la libération des prisonniers terroristes », a-t-il expliqué.

Faisant un petit récapitulatif de la situation relative aux enlèvements des personnes au Sahel, Ibrahim Manzo a fait observer que de février 2003 et octobre 2020, 93 personnes toute nationalités confondues qui ont été enlevées par des hommes armés, et ces rapts se sont déroulés au Niger, au Mali, en Algérie, au Burkina Faso, au Benin et en Mauritanie. Selon le journaliste, l’argent versé pour la libération de ces personnes est estimé à plus de 24 milliards de franc cfa.

De son coté, Isselmou Sahili, expert des questions du terrorisme au Sahel, estime que la meilleure chose est de travailler pour empêcher les prises d’otage. Selon lui, quand il y a prise d’otages, il n’y a pas trois (3) solutions : soit il faut négocier pour libérer les otages ou soit il faut les libérer par la force. « Or la force a toujours montrée ses limites dans le Sahel », a-t-il ajouté.

Rappelons qu’il y a quelques semaines au Mali, des otages (l’homme politique malien Soumaïla Cissé, l’humanitaire française Sophie Pétronin et deux ressortissants italiens) ont été libérés après plusieurs mois de négociation avec leurs ravisseurs. A moins de deux semaines de cette libération, l’armée américaine a libéré un citoyen américain enlevé au centre du Niger par des hommes armés non identifiés.