Inondations au Niger : Un Plan de réponse de 372 milliards de fcfa adopté (officiel)

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(Image d'illustration) Inondations au Niger / Ph : Twitter

Pour faire face aux inondations, le Gouvernement du Niger a adopté un Plan intégré de réponse évalué à 372 milliards de francs cfa dont 10 milliards de francs cfa au titre de la contribution de l’État. C’est ce qui ressort du compte rendu du Conseil des ministres du 11 septembre 2020.

Selon un dernier bilan officiel, les inondations au Niger ont touché 714 villages/quartiers répartis dans 116 communes de 48 départements des 8 régions du pays. Toujours selon ce dernier bilan, les inondations ont causé 71 décès et occasionné l’effondrement de 32.959 maisons faisant 350.915 personnes sinistrées, la destruction de plus de 9.000 hectares de cultures.

Face à cette situation, le Gouvernement du Niger a adopté un Plan intégré de réponse composé de plusieurs mesures d’urgence. Dans le cadre de la mise en œuvre de ce plan, des rencontres sont organisées avec les partenaires humanitaires, les diplomates, le secteur privé et les donateurs bilatéraux et multilatéraux. Aussi, le Gouvernement lance un appel à la solidarité nationale au profit des victimes de ces inondations. A cet effet, un compte est ouvert à la BAGRI intitulé « Appui gestion inondations ».

Des mesures d’urgence mises en œuvre

Face à l’ampleur des dégâts causés par les inondations, le Gouvernement a mis en œuvre plusieurs mesures d’urgence. Selon une communication conjointe du ministre de la Santé publique et du ministre de l’Action humanitaire et de la gestion des catastrophes, ces mesures d’urgence se présentent comme suit :

  • relogement des ménages sinistrés sur toute l’étendue du territoire y compris en réquisitionnant des logements ;
  • soumission de requêtes de tentes et autres abris aux partenaires humanitaires et bilatéraux ;
  • appui alimentaire d’urgence à tous les ménages sinistrés y compris la distribution d’eau potable ;
  • prise en charge des soins primaires et de prévention contre les maladies à potentiel hydrique ; dans ce cadre il est prévu :
    • le renforcement de la surveillance au niveau de toutes les directions régionales de la santé ;
    • l’activation de tous les comités de gestion des épidémies ;
    • la mise en place de postes de santé permanents offrant des soins gratuits curatifs et préventifs au niveau des sites de relocalisation ;
    • la mise à disposition de MILDA aux gouvernorats et aux DRSP ;
    • la mise en place de kits d’urgence choléra dans toutes les régions ;
    • l’approvisionnement de tous les districts sanitaires en intrants de lutte contre le paludisme, couvrant les besoins de 3 mois ;
  • déclenchement des mécanismes de réponse urgente des partenaires dont :
    • le Mécanisme de Réponse Immédiate de la Banque Mondiale ;
    • l’accord de financement rapide du fonds CERF des Nations Unies ;
    • le transfert monétaire à raison de 15.000 fcfa par ménage par mois pendant trois (3) mois au profit de 100.000 ménages à Niamey et 300.000 ménages à l’intérieur du Pays ;
    • la réorientation de certains financements de projets de la Coopération Allemande pour appuyer la gestion des inondations ;
  • intensification de la sensibilisation et de la communication pour un changement de comportement ;
  • élaboration d’un Plan Intégré de Réponse aux Inondations.

Des mesures structurelles

Des mesures structurelles sont également prises pour faire face à la situation de catastrophe causée par les inondations. Au nombre de ses mesures structurelles réalisées, en cours de réalisation ou projetées, nous avons :

  • la réalisation de plusieurs aménagements d’assainissement et digues dans la ville de Niamey (Gunti Yéna, Digue de Goudel, Digue de Lamordé, Digue de Saga, etc.) et dans les autres villes (Dosso, Tahoua, Agadez notamment) et à l’occasion des fêtes tournantes ;
  • la prise en compte de la composante gestion des catastrophes et assainissement dans les programmes et projets ;
  • la finalisation et mise en œuvre du barrage de Kandadji ;
  • la réalisation d’un barrage sur la Sirba ;
  • la poursuite de réalisation des ouvrages de protection (digues et collecteurs) ;
  • la systématisation des schémas d’assainissement des villes ;
  • l’inscription à l’Assurance Africaine de prévention des Risques de Catastrophes (ARC) pour la composante inondation.