Selon des informations rendues publiques au 20 septembre par le Ministère de l’Action Humanitaire et par la Direction de la Protection civile, 211 366 personnes ont été affectées par les inondations au Niger. Les inondations ont en effet entraîné l’effondrement de 16 375 maisons et causé la mort de 57 personnes. Trois régions comptent à elles seules 67% des victimes enregistrées : Zinder (80 534 sinistrés), Maradi (28 847 sinistrés) et Agadez (31 222 sinistrés).
Plus de deux tiers des sinistrés (150 000 personnes environ) ont été enregistrés seulement dans les dernières deux semaines, entre le 2 septembre et le 20 septembre, surtout en raison des fortes pluies enregistrées dans le bassin du Niger et de la surcharge des barrages contenant les eaux au Burkina Faso et au Mali.
Déjà à la date du 30 août 2019, le gouvernement avait lancé une alerte générale faisant suite au constat que le niveau du fleuve Niger avait dépassé la cote d’alerte rouge qui est de 620 cm pour atteindre 640 cm. La dernière fois que la cote rouge avait été atteinte, en 2012, les inondations avaient fait des dizaines de morts et près de 500 000 sinistrés.
En septembre 2019, le bilan des dégâts dépasse toutes les prévisions faites dans le cadre de la planification nationale, y compris les estimations de l’Aperçu des Besoins Humanitaire du Niger, pour laquelle 170 000 personnes étaient exposées aux risques d’inondations, et celle de la Direction de la Météorologie Nationale du Niger, qui estimaient le nombre de personnes à risque à 200 000.
Parallèlement, ce bilan montre une légère augmentation des sinistrés par rapport à 2018, où à la même période, le Niger a enregistré plus de 200 000 sinistrés dont 45 décès et plus de 17 389 maisons effondrées suite aux inondations (contre une prévision de 170 000 personnes).
Ce résultat ne fait que confirmer une tendance à la hausse du nombre de sinistrés depuis 2015 (103 000 personnes en 2015, 146 000 personnes en 2016, 206 000 en 2017 et 208 000 personnes en 2018) qui, au cours des cinq dernières années a vu doubler le nombre des personnes affectées, et a causé d’importants dégâts matériels, la destruction de plusieurs hectares de cultures et la perte de plusieurs têtes de bétails.
L’Etat et ses partenaires s’attèlent à assister les personnes sinistrées dans les secteurs prioritaires des Abris et Biens non Alimentaires, de la sécurité alimentaire et du WASH. Des distributions de kits Abris / BNA ont été faites par plusieurs partenaires dans les différentes régions sur la base de stocks préexistants.
Dans le même temps, la Cellule des Crises Alimentaires a conduit des distributions de nourriture pour les communautés sinistrées de Niamey qui se sont réfugiées dans des écoles et des structures publiques. Toutefois, la réponse fournie jusqu’à ce moment n’est pas à la mesure des besoins urgents identifiés dans les différents secteurs et des gaps importants restent à être comblés.
Une Cellule de Crise Inondations a été activée pour élaborer conjointement un plan de réponse avec l’Etat et ses partenaires.
Source : OCHA Niger