En mars 2020, suite au déclenchement de la COVID-19 et les mesures de restriction des mouvements des personnes et des regroupements ainsi que la fermeture des gares et des frontières, l’animation et la disponibilité des produits sur les différents marchés ont été beaucoup affectées.
Cette information est l’une des principales conclusions auxquelles est parvenue l’étude sur l’impact de la pandémie sur la sécurité alimentaire des populations ainsi que sur les autres secteurs socioéconomiques, conduite par la cellule de coordination du système d’alerte précoce en partenariat avec le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD).
Il ressort de cette étude que l’état d’approvisionnement intérieur et extérieur à travers le transfert des autres zones du pays ainsi que les importations des céréales en provenances des pays voisins (notamment le Nigeria et le Bénin), connait depuis le mois de mars 2020, une détérioration des flux imputable aux mesures de lutte contre la propagation de la COVID-19 avec comme corollaire la diminution du volume d’approvisionnement et l’augmentation des charges et du délai de transfert des produits.
Toutefois, l’importation de certains produits tels le maïs en provenance du Burkina Faso reste importante.
Ces mesures ont eu également comme conséquence la baisse des exportations des produits de rente (niébé, sésame, souchet, etc) et des animaux, réduisant ainsi les revenus des acteurs du domaine. Néanmoins, en septembres 2020, l’approvisionnement des marchés céréaliers s’est globalement amélioré à cause des nouvelles récoltes dans les régions de Dosso, Maradi, Tahoua et Zinder et la levée de certaines mesures de prévention contre la COVID-19 même si, sur certains marchés des zones d’insécurité, l’offre demeure toujours faible.
L’étude souligne que de manière générale, les prix des céréales de première nécessité ont connu une hausse progressive de janvier à août 2020 avant d’annoncer une baisse à partir de septembre. Cette hausse pourrait être expliquée par plusieurs facteurs, parmi lesquels, les mesures prises pour lutter contre la propagation ayant entrainé le dysfonctionnement et le ralentissement des flux entrants et sortants des produits ; la fermeture des frontières nigérianes ; la hausse du prix de transport imputable aux détours et au rallongement des axes d’approvisionnement suite à la fermeture des frontières ou encore le déficit de la production au Nigeria à cause notamment de l’insécurité.
Cette situation a eu pour conséquence la baisse du ravitaillement en produits alimentaires et de la demande notamment pendant le pic de la pandémie de la COVID-19.
Le prix des céréales observés en septembre 2020 sont en hausse aussi bien par rapport à la même période de l’année passée qu’à la moyenne des cinq dernières années.
Globalement, les prix moyens du mil évoluent à la hausse de janvier à août 2020 avant de chuter en septembre et octobre 2020.
La variation des prix des céréales observée en septembre 2020 est en hausse aussi bien par rapport à la même période de l’année et à la moyenne de cinq dernières années
Les prix constants du mil sont supérieurs à ceux relevés en septembre (qui est une année de crise alimentaire), septembre 2019 à la moyenne de cinq dernières années.
Article écrit et publié dans le cadre du projet Covid-19 Response in Africa : Together For Reliable Information mis en œuvre par un consortium composé de Free Press Unlimited, ARTICLE 19, Deutsche Welle Akademie, Fondation Hirondelle, International Media Support, Reporters Sans Frontières, UNESCO et financé par @EUPartnerships (European Commission’s Department for International Partnerships).