« Le continent africain risque toutefois d’être la partie du monde la plus touchée par les retombées économiques de la crise de la pandémie, si rien n’est fait, 80 millions d’Africains pourraient basculer dans l’extrême pauvreté », ont averti les deux 2) émissaires du fonds International de Développement Agricole (FIDA), Olusegun Obasanjo, ancien Président de la République fédérale du Nigéria et Hailemariam Desalegn Boshe, ancien Premier ministre de la République démocratique fédérale d’Éthiopie, dans un communiqué en date du jeudi 14 mai 2020.
« Les perturbations que subissent les systèmes alimentaires font craindre que la faim ne gagne encore du terrain. Les ruraux qui travaillent en majorité dans de petites exploitations agricoles sont particulièrement exposés aux effets de la crise », ont-ils ajouté.
« Il est donc essentiel que la réponse de la communauté internationale à la COVID-19 comprenne un volet relatif à la sécurité alimentaire et cible les populations pauvres des zones rurales », ont souligné les deux (2) émissaires.
« La réponse actuelle donne la priorité aux domaines de la santé, de l’économie et des infrastructures. Mais il faut aussi mettre l’accent sur la sécurité alimentaire, l’agroalimentaire et le développement rural qui sont des enjeux et domaines primordiaux pour le continent africain », ont-ils conseillé.
En Afrique, la pandémie de COVID-19 menace l’agriculture, un secteur représentant 65% de l’emploi et 75% du commerce intérieur et qui joue ainsi, le rôle essentiel en matière de développement et dans la lutte contre la faim et la pauvreté.
C’est pourquoi les deux (2) émissaires estiment que, « les gouvernements africains doivent garder à l’esprit qu’investir dans l’agriculture est cinq fois plus efficace pour réduire la pauvreté qu’investir dans tout autre secteur ».
« Il n’est pas seulement urgent de nourrir les gens aujourd’hui; il faut aussi se préoccuper des jours, des mois et des années à venir. C’est l’une des raisons pour lesquelles le FIDA donne la priorité au développement rural et agricole à long terme, et au renforcement de la résilience aux chocs », ont-ils souligné.
« C’est aussi pourquoi nous demandons instamment aux décideurs politiques de prendre en compte toutes les leçons tirées des conséquences des précédentes épidémies, comme celle d’Ebola, sur l’agriculture et les systèmes alimentaires », ont poursuivi les deux (2) émissaires.
Par ailleurs, ils ont soutenu qu’ « à plus long terme, cette pandémie montre que, pour l’Afrique, la voie la plus sûre pour parvenir à une croissance économique inclusive, favoriser la prospérité et renforcer la résilience passe par la transformation de l’agriculture et de l’entrepreneuriat agricole ».
« En tant qu’envoyés spéciaux du FIDA, nous croyons à la mission unique du Fonds et nous continuerons de collaborer étroitement avec lui pour mobiliser des ressources afin de soutenir les plus vulnérables du continent africain », ont-il conclu.