Les magistrats du Niger ne parlent pas d’une même voix au sujet de la désignation des présidents des Commissions électorales déconcentrées (CED). Après avoir perdu dans le nouveau Code électoral le privilège de présider d’office les CED, ils se battent en rang dispersé pour obtenir une place dans le processus électoral en cours.
Au Niger, l’article 30 du nouveau Code électoral ne donne plus le privilège aux magistrats du pays de présider les Commissions électorales déconcentrées. « Les commissions électorales déconcentrées sont présidées par des personnes du niveau supérieur reconnues pour leur compétence, leur expérience, leur intégrité morale et leur impartialité, nommées par le président de la CENI après délibérations de la plénière de la CENI », dispose l’article 30 de la loi électorale.
Préoccupé par l’appel à candidatures de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) pour la désignation des présidents des CED en application de cette disposition de la loi, le Bureau exécutif national du Syndicat autonome des Magistrats du Niger (BEN/SAMAN) a engagé des discussions avec les autorités en charge du processus électoral. Mais pendant ce temps, certains magistrats ont déjà déposé leurs dossiers pour être nommé à ce poste et d’autres s’empressent de leur emboiter le pas.
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Face cette situation, le BEN/SAMAN, se trouvant dans l’impossibilité de recourir à l’avis d’autres instances statutaires, a décidé en toute responsabilité, à se réunion du vendredi 21 août 2020, de s’en tenir à la position majoritaire des Assemblées générales de sections de 2016 en laissant chacun avec sa conscience.
Toute fois, l’instance syndicale des magistrats du Niger a rappelé à l’ensemble de ses militants, leur serment qui leur prescrit notamment de se comporter en toute circonstance en dignes et loyaux magistrats tout en les mettant devant leur responsabilité quant aux éventuels désagréments qui résulteraient de toute attitude, tout actes ou tout comportement contraires aux termes dudit serment.
Rappelons que depuis l’avènement de la démocratie au Niger, les magistrats ont toujours joué un rôle primordial dans l’organisation et la conduite du processus électoral. Un rôle qu’ils ont « d’office » perdu suite à l’adoption du nouveau Code électoral par le Parlement sur proposition du Gouvernement.