L’Organisation des Nations Unies a déclaré la date du 17 juin Journée Mondiale de Lutte contre la Désertification et la Sécheresse pour attirer notre attention sur l’importance de l’eau et des terres et plaider pour une gestion durable de ces précieuses ressources. Je suis absolument d’avis. Aujourd’hui est une occasion pour rappeler à tous que les problèmes auxquels nous sommes confrontés peuvent être résolus grâce à une forte implication communautaire et à une coopération à tous les niveaux. Nous devons également nous concentrer sur le changement d’attitude du public vis-à-vis du principal moteur de la désertification et de la dégradation des terres: la production et la consommation accrues de l’humanité.
L’agriculture est le secteur le plus important de l’économie du Niger. Elle représente 44% du produit intérieur brut national et est la principale source de revenus pour plus de 80% de la population. Ces statistiques fondent le portefeuille de développement de l’Ambassade des États-Unis, qui met un accent particulier sur la gestion efficace des terres et de l’eau, qui est une priorité pour l’avenir du Niger et de ses citoyens. Almoustapha Garba, Ministre de l’Environnement, de la Salubrité Urbaine et du Développement Durable, a informé l’Ambassade que la lutte contre la désertification est l’un des objectifs du Gouvernement Nigérien. La population du Niger devrait doubler d’ici 2041, dépassant les 50 millions de personnes. Au fur et à mesure que les populations accroissent, deviennent plus riches et plus urbaines, il y aura une demande beaucoup plus forte en terres pour produire de la nourriture, des aliments pour animaux et des fibres pour les vêtements et une demande de bois énergie pour fournir du combustible principalement pour la cuisine. Pendant ce temps, la santé et la productivité des terres arables existantes ici au Niger sont en baisse, aggravées par le changement climatique, les saisons des pluies devenant de plus en plus irrégulières.
Même si le Niger a réalisé des gains importants en ajoutant des millions d’hectares nouvellement couvertes d’arbres, les politiques de gestion de l’énergie ligneuse et des ressources naturelles doivent être en avance sur les besoins énergétiques d’une population croissante. De plus, les déchets plastiques et les intrants agricoles non réglementés contaminent le sol, ce qui menace à son tour l’approvisionnement alimentaire et la sécurité alimentaire. Le résultat final est que les terres, y compris le couvert arboré, sont rapidement converties et dégradées sur le court terme, endommageant la production, les écosystèmes et la biodiversité. Pour avoir suffisamment de terres productives pour répondre aux demandes de 50 millions de personnes d’ici 2041, les modes de vie doivent changer. Par exemple, les agriculteurs devraient passer à une production plus diversifiée et intensifiée, l’utilisation des eaux souterraines devrait être strictement surveillée par les communautés afin que les puits puissent se recharger et endommager des aquifères précieux, une utilisation efficace de l’eau à la ferme à l’aide de pompes à énergie solaire devrait être encouragée et rendue abordable, en particulier pour les groupes de femmes, et les communautés devraient contrôler leurs ressources en bois (forêts et broussailles), ce qui peut conduire à une bonne gestion tout en améliorant les revenus des populations locales.
A travers les investissements du Millennium Challenge Corporation (MCC), le Gouvernement du Niger développe des systèmes d’irrigation à grande et à petite échelle, installe des points d’eau le long des couloirs d’élevage, réhabilite les zones de pâturage et met en œuvre des mesures de lutte contre l’érosion dans quatre des huit régions du Niger – Tillabéri, Dosso, Tahoua et Maradi. Ces investissements donnent aux communautés un accès durable à l’eau et aux sols fertiles pour la production agricole et animale, même pendant la saison sèche. À l’heure actuelle, le Millennium Challenge Account du Niger réhabilite le plus grand système d’irrigation par gravité du pays (2000 hectares) tout en dispensant une formation complémentaire sur l’amélioration des pratiques de production agricole, la commercialisation et l’alphabétisation à plus de 4000 ménages qui cultivent les terres irriguées. Il dispense également une formation aux autorités locales sur l’aménagement du territoire, le reboisement et la lutte contre l’érosion, ainsi que la formation des dirigeants des coopératives agricoles sur la protection des précieuses ressources naturelles tout en répondant aux demandes du marché. En plus, les investissements vont améliorer 300 kilomètres de routes pour relier physiquement les zones de production agricole aux marchés et donne accès à des capitaux à plus de 50 coopératives de femmes, associations de jeunes agriculteurs et petites entreprises émergentes engagées dans des pratiques résilientes au climat.
En outre, l’activité de TerresEauVie, financée par l’USAID, promeut des solutions locales, holistiques et durables à l’insécurité hydrique, à la dégradation des terres et aux systèmes de gestion des risques peu performants. Ces défis minent la santé, limitent l’utilisation productive des terres et ralentissent la réduction et la récupération des chocs et des facteurs de stress. Grâce à TerresEauVie, les États-Unis fournissent aux communautés locales de nouveaux outils pour les systèmes d’alerte précoce et de réaction, y compris des prévisions de sécheresse localisées et des plans d’action. L’activité renforce également les capacités de surveillance des pratiques de conservation des sols, de l’eau et de la végétation, ainsi que des outils de gestion des ressources en eau pour planifier les schémas de peuplement. Plus important encore, les efforts de l’USAID renforcent les capacités des communes locales à gérer l’utilisation des ressources naturelles en officialisant la capacité des communautés à suivre et à réglementer leur utilisation des terres et des ressources en eau, améliorant ainsi l’état de leurs ressources naturelles tout en réduisant les conflits entre agriculteurs et les éleveurs.
Les programmes Food for Peace de l’USAID appliquent des techniques efficaces pour réduire et inverser la dégradation de l’environnement, telles que le développement de trous, de demi-lunes et de tranchées Zaï; micro-dosage d’engrais; planter/régénérer des arbres, des arbustes et des plantes spécifiques qui protègent le sol, réduisent l’érosion éolienne et hydrique et stimulent la fertilité du sol; promouvoir le compostage; la lutte contre les plantes terrestres et aquatiques envahissantes; la création de pépinières pour les arbres et les plantes promus et la promotion de fourneaux à faible consommation d’énergie.
Toutes ces activités améliorent les conditions de vie de centaines de milliers de Nigériens en réduisant les conflits, en sauvant des vies et en développant l’économie. De plus, les Nigériens jouiront d’un avenir meilleur pour leurs familles. Vous pouvez également modifier votre comportement individuel: en trouvant les voies pour soutenir les ONG locales qui promeuvent le «verdissement» du Niger, aller planter un arbre – ou deux !, ramasser des sacs plastiques qui jonchent votre quartier, consommer moins de viande, acheter moins de nouveaux vêtements en portant ceux que vous possédez déjà depuis plus longtemps, et limiter vos achats de plastiques à usage unique. Ensemble, nous pouvons faire la différence pour assurer un avenir prospère et sûr au Niger pour les générations à venir.