Après le coup d’Etat militaire du 24 janvier 2022, les forces vives burkinabè ont adopté ce mardi 1er mars, une Charte de transition. Le document définit une période de transition de trois ans qui sera conduit par le chef des putschistes, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba.
Une nouvelle page de l’histoire politique du Burkina Faso s’ouvre ce mardi. A l’issue des assises nationales sur la refondation, les principaux acteurs de la vie publique, politique et militaire du pays ont convenu des modalités de la transition, à travers une Charte de la transition, un agenda de la transition de 36 mois (03 ans) et d’une charte des valeurs. Les assises nationales ont également décidé de la mise en place d’un gouvernement de 25 membres maximum et d’une autorité législative de transition de 71 membres.
La réaction de la CEDEAO attendue
Depuis l’annonce de la durée de la transition, les regards sont tournés vers la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) dont le Burkina Faso est membre. Lors du dernier sommet de l’instance régionale, les chefs d’Etat et de gouvernement avaient appelé à un retour rapide à l’ordre constitutionnel. Le délai de 3 ans décidé par les assises nationales recevra-t-il l’approbation de la CEDEAO ? C’est la question que se pose beaucoup de personnes qui craignent des sanctions économiques contre le Burkina, en cas de non approbation.
Rappelons qu’au Mali, après le coup d’Etat d’août 2020, la junte qui a pris le pouvoir avait convenu avec la CEDEAO d’une transition de 18 mois qui devrait aboutir à l’organisation des élections et le transfert du pouvoir à un président civil démocratiquement élu. Mais quelques mois avant l’expiration, la junte, après consultation des forces vives de la nation, a opté pour la prolongation de la transition. Une situation qui a beaucoup du mal a passé auprès de la CEDEAO qui impose de lourdes sanctions économiques au pays.
Face à une transition de 3 ans au Burkina Faso, la CEDEAO fera-t-elle à la politique de deux poids deux mesures ?