Autonomisation de la femme pasteure : TIN-HINAN renforce les capacités des organisations pastorales

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Le 03 juin 2021, s’est tenu à Niamey, un atelier de lancement et d’appropriation des activités du projet « les femmes pastorales du Sahel en mouvement/REWBE MAROOBE UMIMA/TANAKRA N’CHAT ADJAMA ». L’objectif est de donner un top départ officiel aux activités dudit projet qui vise l’autonomisation de la femme.

L’atelier a été initié par l’association TIN-HINAN en partenariat avec l’ONG « Association – Santé – Education (ASE) » avec le financement de la « FUNDATION for a JUST SOCIETY (FJS) ». Il vise, d’une part, le renforcement des capacités institutionnelles, organisationnelles ainsi que des capacités d’actions pour l’émergence d’une organisation du travail efficace et efficiente. Et d’autre part, le renforcement des capacités des organisations pastorales en vue de leur autonomisation.

La rencontre a vu la participation de plusieurs personnalités dont le ministre nigérien de l’Elevage, la représentante de la première dame du Niger ainsi que les représentants de plusieurs organisations et autres invités. L’initiative de femmes pastorales, concourant à leur autonomisation, a été largement appréciée d’où des engagements à les y accompagner ont été notés. 

Selon Saoudata Walet Aboubacrine, Secrétaire Générale de l’association TIN-HINAN, le projet « les femmes pastorales du Sahel en mouvement/REWBE MAROOBE UMIMA/TANAKRA N’CHAT ADJAMA » a été initié afin de garantir la participation des femmes et des filles à la vie des nations, laquelle, depuis la colonisation à nos jours, reste encore un défi majeur.

La participation de la femme, un atout pour la vie de la nation

Selon la Coordonnatrice de l’ONG ASE, l’organisation de cet atelier est un bon début de renforcement des capacités et du déclenchement de la participation des organisations de la société civile pastorales du Sahel, et particulièrement celles de la partie nigérienne. Elle a indiqué que cette démarche cadre bien avec la mission et la vision de TIN-HINAN Burkina, Niger, Mali et Canada, à savoir « l’épanouissement, la dignité, la citoyenneté, la jouissance des droits socio-économiques et les conditions de vie descentes des femmes pastorales et vulnérables dans un environnement sain ».

Pour elle, la femme nomade peut beaucoup apporter à sa communauté et nation, de par ses connaissances traditionnelles médicinales, nutritives, artistiques et son rôle d’éducatrice, de médiatrice et de conciliatrice.

La nécessité d’agir aux défis des femmes pastorales

Pour la représentante de la première dame du Niger, ce projet est « une thématique nouvelle d’une importance capitale au vue de la cible et bénéficiaires, qui sont les femmes pastorales ». Elle a assuré que les préoccupations des femmes pastorales seront transmises à qui de droit « pour leur apporter des solutions adéquates ». En effet, les femmes pastorales font face à des multiples défis qui impactent leurs activités.

Selon Cherifa Anako, représentante de l’association TIDAWT, les femmes pastorales rencontrent de nombreux défis à savoir la sécheresse, le manque d’eau, le manque des centres de santé etc. « Il y’a des moments où il n’y a carrément pas d’eau et il faut se rendre dans des endroits loin pour s’en procurer. Aussi, l’eau n’est pas toujours potable et donc cela peut provoquer des maladies », a-t-elle expliqué.

Elle a aussi relevé que « parfois, les femmes qui vont accoucher sont loin des villes. Et pour se rendre en ville, déjà cela prend beaucoup de temps et après ça complique la situation de la femme. C’est pourquoi, dit-elle, les femmes pastorales sollicitent  des initiatives concernant surtout l’eau et la santé. Des initiatives pouvant aller dans le sens de construction des forages et des centres de santé pour apaiser les peines de ces femmes.

La présidente de l’association TIN-HINAN Niger, Mme Wouro Habsou, a expliqué que les femmes pastorales vivent dans des conditions qui sont « extrêmement difficiles » et ont besoin d’être soutenues pour sortir de ces situations combien pénibles.

« Avec l’insécurité, avec le changement climatique, avec la sédentarisation et le coût de la vie même, tous ces aléas font qu’aujourd’hui les femmes sont obligées de se trouver une activité résiliente, une activité génératrice de revenus », explique Mme Wouro en estimant que « ce projet va soutenir les femmes dans leurs initiatives à se trouver des activités dont elles puissent vivre ».

Une convergence d’actions et un accompagnement

Le Ministre de l’élevage, M. Tidjani Idrissa Abdoul Kadri, prenant la parole, a indiqué que l’atelier s’inscrit dans la droite ligne des priorités du Gouvernement et dans la logique de participation de la coopération internationale aux multiples efforts visant le développement durable. Depuis déjà plusieurs années, rappelle-t-il, les autorités nigériennes sont résolument engagées dans la recherche de solutions aux crises et catastrophes récurrentes vécues par le pays.

Le projet « les femmes pastorales du Sahel en mouvement » vient donc renforcer les actions du Gouvernement en faveur de l’autonomisation des femmes pastorales. Le Ministre a annoncé que le gouvernement continuera d’accompagner les initiatives pour l’autonomisation des femmes et des filles. « Je puis vous rassurer de la ferme volonté du Gouvernement à poursuivre les efforts en cours afin que l’autonomisation du monde rural, notamment celle des femmes et des filles pastorales, soit une réalité », a déclaré M. Tidjani.  

Des expositions des produits des femmes entreprenantes ont été faites dans la salle de l’atelier pour promouvoir et encourager l’entreprenariat des femmes. 

Notons que le projet « les femmes pastorales du Sahel en mouvement/REWBE MAROOBE UMIMA/TANAKRA N’CHAT ADJAMA » couvre trois pays au Sahel à savoir le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Et cet atelier marque le démarrage de ses activités dans la partie nigérienne.