Dans un climat où l’arbitraire semble s’installer comme méthode de gouvernance, une voix demeure constante, ferme et fidèle à ses principes. Il s’agit de celle de l’Association Nigérienne de Lutte contre la Corruption, Section de Transparency International (ANLC-TI/Niger). Une nouvelle fois, elle se dresse contre l’injustice, en dénonçant avec force, l’arrestation illégale et préoccupante de trois (3) journalistes de la radio Sahara FM à Agadez, à savoir : Hamid Mahmoud, Massaouda Jaharou et Mahaman Sani.
Ces journalistes, soupçonnés d’avoir relayé une information relative à une présumée rupture de coopération sécuritaire entre le Niger et la Russie avaient déjà été interpellés puis libérés, faute de charges. Pourtant, ils ont été de nouveau arrêtés dans la nuit du 9 au 10 mai 2025, avant d’être déportés vers Niamey le 14 mai dernier, en violation manifeste d’une décision judiciaire rendue à Agadez. Ce mépris affiché envers la justice et les droits fondamentaux ne saurait être normalisé.
Dans un communiqué sans équivoque, l’ANLC-TI/Niger condamne cette atteinte frontale à la liberté de la presse et à la liberté d’expression, garanties pourtant par la Déclaration universelle des droits de l’homme et la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples. L’article 19 de la première et l’article 6 de la seconde rappellent que « nul ne peut être inquiété pour ses opinions ni détenu arbitrairement ». Ces principes, ratifiés par le Niger, sont aujourd’hui piétinés.
Mais cette affaire n’est pas isolée. Elle s’inscrit dans une série d’atteintes répétées à l’espace civique, dans une tentative inquiétante de museler la voix de ceux qui informent et alertent. Face à cette dérive, l’ANLC-TI/Niger, fidèle à sa mission, demeure vigilante et résolue. Son engagement ne date pas d’hier. Depuis des années, elle se tient aux côtés des défenseurs des droits humains, dénonçant sans relâche les intimidations, les détentions arbitraires et les dérives autoritaires.
Ce nouveau signal d’alarme est un cri de ralliement. L’association réclame la libération immédiate et inconditionnelle des journalistes, le respect scrupuleux des engagements internationaux du Niger, et la fin des poursuites contre ceux qui se battent pour un État de droit. Elle réaffirme son engagement inébranlable en faveur de la transparence, de la redevabilité et de la bonne gouvernance.
Quand les institutions faiblissent, la société civile doit tenir bon. L’ANLC-TI/Niger le fait, sans fracas mais avec une constance admirable. À l’heure où la vérité devient subversive, elle rappelle qu’aucune démocratie ne peut s’épanouir dans le silence imposé. Elle incarne l’exigence de justice que tout peuple est en droit d’attendre.
Mahamadou Tahirou