Le chef de l’Etat nigérien, Issoufou Mahamadou, se veut réaliste sur les chances de succès de l’ambitieux projet de création de la Zone de libre échange continentale africaine (ZLECAf). Dans son discours à l’occasion de l’inauguration du secrétariat exécutif de l’instance à Accra au Ghana le 17 août 2020, le président nigérien a levé un coin de voile sur ce qui fera la force de la ZLECAf.
S’il est vrai que la ZLECAf est un outil formidable dans la perspective qu’elle va renforcer l’intégration régionale pour l’atteinte des objectifs de l’agenda 2063 de l’Union Africaine, il n’en demeure pas moins vrai qu’elle sera une coquille vide sans infrastructures adéquates, averti Issoufou Mahamadou, champion de la ZLECAf. « Sans infrastructures routières, ferroviaires, aéroportuaires, portuaires et de télécommunication, objets du plan de développement des infrastructures de l’Union Africaine, la Zone de Libre Echange Continentale Africaine sera une coquille vide », a-t-il affirmé.
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Il en sera de même, poursuit-il, sans la mise en œuvre des autres plans relatifs à l’industrie, l’Agriculture, les Mines, etc. « L’industrialisation de notre continent nous permettra de mettre fin à ce statut de simple réservoir de matières premières, statut digne d’un pacte colonial », a indiqué le Président Issoufou avant d’ajouter : « Nos peuples veulent d’un ensemble économique intégré et dynamique où eux, leurs produits et leurs services circulent librement ».
C’est pourquoi, le président nigérien a demandé à l’ensemble des parties prenantes de la ZLECAf de conjuguer leurs efforts, de mutualiser leur énergie pour que les objectifs fixés soient atteints notamment la finalisation des questions concernant la libéralisation tarifaire, les listes d’engagements spécifiques, le commerce des services et les règles d’origine.