Niger : L’OIF pour légitimer le fichier électoral objet de contestation

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Le diplomate Désiré Nyaruhirira (g) au cabinet du Président Issoufou Mahamadou le 22 juillet 2020. Ph : Présidence du Niger

A la demande du chef de l’État, Issoufou Mahamadou, l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) va auditer le premier fichier électoral biométrique du Niger, contesté de certains acteurs de l’opposition. Une option du Gouvernement pour dissiper toutes suspicions de fraudes dans le processus électoral en cours.

En août 2017, la loi organique 2017-64 a introduit l’usage d’un fichier électoral biométrique comme outil de sécurisation des élections en République du Niger. Lors du démarrage des opérations de confession dudit fichier, l’opposition politique nigérienne est absente pour protester contre le nouveau code électoral jugé scandaleux. A la présentation de la première ébauche du nouveau fichier, l’opposition a relevé plusieurs irrégularités dans le processus d’enrôlement des électeurs et l’omission des nigériens de la diaspora.

En vue d’organiser des élections transparentes et crédibles qui va aboutir à la recomposition de la classe politique nigérienne après ses 10 ans de pouvoir, Issoufou Mahamadou a sollicité et obtenu l’audit du fichier électoral par l’OIF. Dans ce cadre, il a reçu le 22 juillet 2020 au palais de la présidence, une mission de l’organisation mandatée pour cette mission.

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« Nous allons évaluer, dans un cadre technique, le fichier électoral biométrique qui est en cours de finalisation avec la CENI et voir dans quelle mesure on peut éditer ce fichier pour que le Niger ait des élections transparentes, crédibles comme vous l’avez toujours fait auparavant », a déclaré le diplomate Désiré  Nyaruhirira, envoyé Spécial de la Secrétaire Générale de la Francophonie, selon un communiqué de la présidence nigérienne.

Mais dans l’opinion publique, certaines interrogations subsistent quant à la crédibilité de l’OIF à garantir la fiabilité du fichier électoral. Souvent accusée d’être à la solde du Gouvernement français et des pouvoirs politiques africains affiliés à la France, l’OIF qui a pour mission première la promotion de la langue française et la diversité culturelle et linguistique va donc devoir convaincre non seulement de son expertise mais aussi et surtout de son indépendance.

A en croire le diplomate Désiré  Nyaruhirira « la Francophonie, reconnue comme étant parmi les meilleures dans les évaluations des processus électoraux, va mettre cette expertise au service de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) ».