Le procès en appel d’Ignace Sossou doit aboutir à sa libération immédiate (CENOZO, CPJ)

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Ignace Sossou, un journaliste d’investigation du site d’information privé Benin Web TV, devrait comparaître devant le tribunal demain 28 avril 2020, pour faire appel de la peine de 18 mois de prison qui lui a été infligée pour ses publications sur les réseaux sociaux en décembre 2019, a rapporté son employeur ce mois-ci.

«Le  journaliste Ignace Sossou n’aurait jamais dû être arrêté, mais son maintien en détention malgré la pandémie de coronavirus rend sa libération de prison au Bénin encore plus urgente», a déclaré Angela Quintal, coordinatrice du programme Afrique du CPJ. «Le moment est venu pour les autorités béninoises de placer les préoccupations de santé et de sécurité au-dessus de la politique et de veiller à ce qu’Ignace Sossou ne reste pas dans une cellule de prison au milieu de la crise du COVID-19.»

 Le 20 décembre 2019, la police a arrêté Sossou à son domicile de Cotonou, la plus grande ville du Bénin, à cause de 3 tweets sur les réseaux sociaux citant le procureur béninois, Mario Mètonou, selon la documentation des organisations soussignées. Le 24 décembre, un tribunal local a condamné Sossou en vertu du code numérique du Bénin pour les mêmes postes et l’a condamné à 18 mois de prison et à une amende de 200 000 francs CFA (337 $ US), a alors rapporté Benin Web TV.

Comme l’a déclaré le Moussa Aksar, président de la Cellule Norbert Zongo pour le journalisme d’investigation en Afrique de l’Ouest (CENOZO), dont Ignace est membre, «un journaliste ne doit pas aller en prison pour 3 tweets, qui sont des propos relayés». 

Plus tôt ce mois-ci, plus de 80 organisations ont écrit à 10 chefs d’État africains, dont le président du Bénin, Patrice Talon, pour demander la libération de tous les journalistes en détention pour leur travail afin d’atténuer les risques d’exposition au coronavirus. La lettre mentionnait le droit des détenus à « jouir du meilleur état de santé physique et mentale possible » en vertu de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples et le risque élevé d’infection des personnes emprisonnées, selon l’Organisation mondiale de la santé. Le Bénin a confirmé son premier cas de COVID-19 en mars 2020, selon Reuters.

En février, les avocats de Sossou ont déposé une plainte concernant sa détention en cours auprès du Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire, selon un rapport du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ).

Arnaud Ouédraogo