Transparence des industries extractives : Le Niger rejoint le processus

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« Le Niger réintègre l’ITIE en tant que 53e pays de mise en œuvre de l’organisation et réaffirme ses engagements envers la transparence des activités extractives ». C’est ce que dit en substance le communiqué  de l’ITIE en date du 11 février 2020 publié sur son site. C’est donc à la pointe de ses  petits souliers que le mauvais élève Niger suspendu en fin octobre 2017 pour « progrès insuffisants » et sa gestion opaque,  regagne la classe qu’il avait inconséquemment abandonnée le  12 novembre 2017.

« Après le retrait de ce pays du processus de l’ITIE en octobre 2017, son gouvernement a repris l’engagement de mettre en œuvre l’ITIE. Sa candidature a été approuvée par le Conseil d’administration de l’ITIE aujourd’hui, faisant du Niger le 53e pays à mettre en œuvre la Norme ITIE, et le 26e en Afrique » souligne le communiqué.

Pour la présidente de l’ITIE, Mme Helen Clark, « le Niger a joué un rôle dans l’élaboration de la Norme ITIE et a participé aux efforts visant à améliorer la gouvernance du secteur extractif au fil des ans. Nous l’accueillons chaleureusement en tant que pays mettant en œuvre l’ITIE, et nous nous réjouissons d’avance de la contribution qu’apportera l’ITIE au débat public au Niger. » Pour sa part, Abdelkarim Aksar, le Coordonnateur National de l’ITIE au Niger, indique que « nous œuvrons en faveur d’une meilleure transparence à la source. L’ITIE au Niger cherche à fournir des informations actualisées et pertinentes sur les industries extractives, conformément aux articles 149 et 150 de la Constitution nigérienne. Nous continuerons à soutenir des mécanismes pour que la transparence soit pleinement intégrée dans les systèmes de déclaration du gouvernement et des entreprises. » En réaction à cette réadmission, Ali Idrissa, le chef de l’organisation de la société civile au Niger, réaffirme que «  la société civile locale soutient la réadmission du Niger au processus l’ITIE et nous n’avons aucune objection au processus des partenaires techniques et financiers visant à aider dans le choix des représentants de la société civile du GMP auquel nous avions participé. Nous avons l’intention de tenir le gouvernement responsable pour les engagements qu’il a pris dans le cadre de l’ITIE. »

 La réadmission du Niger à l’ITIE souligne le communiqué « arrive à un moment opportun. Les activités extractives jouent un rôle majeur dans l’économie nigérienne, l’uranium, le pétrole et l’or représentant 8 % du PIB et environ 50 % des revenus d’exportation du pays. Les déclarations de l’ITIE donnent l’occasion au public d’améliorer sa compréhension de la manière dont les transferts infranationaux sont octroyés et de repérer les montants dus à chaque gouvernement local. La mise en œuvre de l’ITIE peut également faciliter la publication des contrats dans le Journal officiel, ainsi que le prévoient les dispositions de la Constitution de 2010 du pays (article 150) ».

Le communiqué rapporte que le Niger est « devenu un pays candidat à l’ITIE la première fois en 2007. Le pays a mis en œuvre l’ITIE pendant 10 ans, produisant des Rapports ITIE couvrant les exercices de 2005 à 2014. La décennie pendant laquelle le Niger a mis en œuvre l’ITIE a poussé à des réformes tangibles dans le domaine des finances publiques, et notamment à des audits annuels par la Cour des comptes (par le vérificateur général) sur la collecte des revenus du gouvernement provenant du secteur extractif ».

L’ITIE précise que « le Groupe multipartite (GMP) du Niger a été reconstitué le 19 novembre 2018. Il se compose de 30 membres, comme suit : 10 représentants du gouvernement, un représentant du gouvernement local, neuf entreprises minières et 10 membres de la société civile. » Selon toujours le communiqué, « la Banque mondiale a apporté son soutien au choix des représentants de la société civile qui siégeront au GMP. Une méthodologie à trois volets a été appliquée, à savoir : la cartographie par la société civile des organisations en son sein qui sont actives et reconnues ; la création d’une plate-forme d’action pour les organisations de la société civile impliquées dans les industries extractives ; et le processus de nomination des représentants de la société civile pour siéger au GMP. »

A noter que pour y arriver à cette entente forcée, il aurait fallu menée toute une série d’explications à l’endroit de certains acteurs néophytes du gouvernement aveugle de Issoufou Mahamadou, sur les enjeux de l’ITIE. L’on se rappelle surtout des idées saugrenues avancées par le ministre des Mines, Hassane Barazé Moussa à l’Assemblée Nationale, sur les motivations grotesques du gouvernement de quitter l’ITIE. Ce jour là, soutenu  par une horde de « dépités » semi-analphabètes,  guidés tout simplement par le cri de leurs intestins très fragiles, il est allé dans sa transe jusqu’à affirmé que « le Conseil d’administration de l’ITIE s’est  mêlé d’une affaire judiciaire au Niger ». Chose curieuse ni son chef encore moins que le chef de l’Etat qui fut pourtant un ancien casse-cailloux, ne l’ont rappelé à l’ordre. Il aurait fallu l’évidence sur le rôle majeur que jouent les activités extractives dans l’économie nigérienne pour que Issoufou et les siens frappent pitoyablement à la porte de l’acteur de la société civile Ali Idrissa.  La suite on la connait.