Devant l’Assemblée générale des Nations Unies, le Président égyptien, Abdel Fattah Al Sisi, a souligné mardi que le respect de la maîtrise nationale des problèmes nationaux est un impératif « absolu » pour assurer l’efficacité du système multilatéral.
Assumant actuellement la présidence de l’Union africaine (UA), l’Égypte a à cœur, a-t-il dit, de consolider un principe essentiel : celui « des solutions africaines aux problèmes africains » afin de formuler une approche globale posant les bases d’une vision continentale basée sur une histoire commune. À cette fin, un nouveau mécanisme a été lancé au Caire, qui mettra l’accent sur la reconstruction après les conflits, appelé « Le Centre de l’UA pour la reconstruction et le développement ».
Le principe de la maîtrise nationale a été ainsi appliqué avec succès dans plusieurs situations notamment en Afrique centrale ou au Soudan pour gérer la phase de transition qui s’annonce, a dit le Président égyptien au premier jour du débat général de l’Assemblée générale.
Les pays africains sont pleinement conscients de l’importance de nouer des partenariats efficaces avec les organisations nationales et internationales pour relever les défis auxquels ils sont confrontés et pour mobiliser les ressources nécessaires à la réussite des objectifs de l’Agenda de l’UA pour le développement.
« C’est pourquoi j’en appelle aux institutions continentales et internationales pour qu’elles assument leur part dans le financement du développement en Afrique : ce continent offre à l’économie mondiale de nombreuses opportunités de croissance », a dit M. Al Sisi devant les Etats membres des Nations Unies.
À cet égard, l’Égypte vient de lancer le « Forum d’Aswan pour une paix et un développement durables » dont la première réunion se tiendra en décembre. Il permettra, selon le Président égyptien, d’instaurer le dialogue entre les acteurs régionaux et internationaux – responsables politiques, institutions financières, société civile et secteur privé.
Mais le règlement des conflits prolongés reste la condition sine qua non à tout effort sérieux de renforcement du multilatéralisme, a dit le Président égyptien, soulignant qu’il est impératif de s’attaquer aux racines profondes des crises internationales pour réussir.
Ceci concerne également, a-t-il précisé, la Libye dont le peuple souffre d’un conflit armé prolongé qui doit cesser. Il est temps de s’attaquer à cette crise dans son ensemble, ce qui ne peut être fait qu’en appliquant le plan de paix des Nations Unies adopté par le Conseil de sécurité en octobre 2017, en remédiant aux graves inégalités de pouvoir et de richesses ainsi qu’à l’absence flagrante de contrôle démocratique sur les institutions politiques et financières. Il faut éviter que les milices sèment le chaos et bloquer l’ingérence des acteurs extérieurs, a-t-il souligné.
Nous devons faire face aux déséquilibres dans la composition du Conseil de sécurité et aux déséquilibres de ses décisions, a ajouté le Président égyptien, plaidant pour que l’on corrige l’injustice historique que subit l’Afrique depuis si longtemps.
Le Président a conclu sur l’impasse dans laquelle se trouvent les négociations sur le barrage de la Renaissance (en Ethiopie) et ses conséquences possibles sur la région et sur l’Égypte en particulier. L’Égypte aspire à la conclusion d’un accord respectant les intérêts communs de son peuple mais aussi de ceux du Nil Bleu, de l’Éthiopie et du Soudan.
Si l’Égypte reconnaît l’importance du barrage pour le développement de l’Éthiopie, pour elle-même, les eaux du Nil sont une question de survie, ce qui fait peser une lourde responsabilité sur la communauté internationale qui doit jouer un rôle constructif et conduire toutes les parties à un accord satisfaisant pour tous.
Source : ONU Info