Un groupe paramilitaire a affirmé samedi avoir pris le contrôle du palais présidentiel soudanais et de l’aéroport international lors d’une apparente tentative de coup d’État au milieu de violents combats à Khartoum.
La Force de soutien rapide, dirigée par le vice-président du Conseil souverain du Soudan, Mohamed Hamdan Dagalo, a déclaré dans un communiqué qu’elle avait pris le contrôle du palais de Khartoum et d’autres sites clés du pays à l’armée soudanaise au pouvoir.
Au moins trois personnes sont mortes dans des affrontements à l’arme lourde entre les RSF et l’armée après des semaines d’intensification des différends entre les deux parties au sujet d’une proposition de transition vers un régime civil, a rapporté la BBC.
Dans son communiqué, la RSF a déclaré que ces mesures étaient une réponse à une « attaque non provoquée » contre son quartier général à Khartoum par l’armée. « Ce que le commandement des forces armées et un certain nombre d’officiers ont fait représente une violation flagrante de nos forces, qui étaient attachées à la paix et à la retenue », a déclaré le groupe armé, ajoutant que les Soudanais étaient en sécurité et que la situation était sous contrôle.
Le porte-parole de l’armée, le général de brigade Nabil Abdallah, a toutefois affirmé que l’opération était une réponse à une attaque des RSF contre plusieurs camps militaires de Khartoum, a rapporté l’agence de presse espagnole EFE. Le RSF est considéré comme un rival de l’armée soudanaise et a ses racines dans la milice Janjawid accusée d’avoir commis des violations des droits humains dans la région du Darfour dans les années 2000.
Les deux parties se sont disputées alors que les militaires et les civils au Soudan ne sont pas parvenus à s’entendre sur la formation du nouveau gouvernement de transition la semaine dernière. L’objectif est d’organiser des élections qui ramèneraient le pays sous un régime civil après un coup d’État militaire d’octobre 2021.