Depuis la journée du dimanche 12 juillet 2020, le journaliste d’investigation et Directeur de publication du journal « Le Courrier », Ali Soumana n’est plus libre de ses mouvements. Convoqué à la Police judicaire de Niamey, le journaliste est placé en garde à vue après s’être présenté. Il lui est reproché d’avoir posté un de ses articles sur les réseaux sociaux.
Le 11 juillet 2020, Ali Soumana a posté sur les réseaux sociaux, un article sur une affaire sulfureuse au ministère de la Défense nationale du Niger. Dans cet article le journaliste d’investigation, membre de la Cellule Norbert Zongo pour le journalisme d’investigation en Afrique de l’Ouest (CENOZO), a révélé des manœuvres pour étouffer l’affaire et mettre à l’abri de toutes poursuites contre les véritables acteurs tapis dans les rouages de l’administration publique et militaire.
C’est le contenu de l’article qui dérange ou le fait de l’avoir posté sur les réseaux sociaux ? C’est aujourd’hui la véritable question que se posent beaucoup de journalistes aussi bien nationaux qu’internationaux surpris et étonnés de l’interpellation de leur confrère.
Rappelons que le journaliste d’investigation Ali Soumana avait déjà fait l’objet de poursuites judicaires en 2017 pour ses publications sur l’affaire des biens du Niger saisis à l’étranger encore appelée « Affaire AFRICARD ». Interpellé le 29 juin 2017, il a été placé en détention préventive à la prison de Filingué. Il retrouve sa liberté après presque trois 3 mois passés derrière les barreaux. A l’époque, plusieurs organisations de défense de la liberté de presse et des droits humains sont montées au créneau pour dénoncer « une détention illégale ».
Dans la matinée de ce 13 juillet 2020, le DG de Canal 3 Niger et le Président de la CENOZO, Moussa Askar, ont rendu visite au journaliste pour s’enquérir de la situation et lui témoigner de leur soutien.
Le Niger, à l’instar d’autres pays d’Afrique s’illustre tant bien que mal dans la course pour le musèlement de la presse et de la violation du droit à l’information des populations. Faut-il rappeler que depuis maintenant 1 mois, la journaliste Samira Sabou est en prison. Poursuivie pour diffamation, elle comparait demain mardi 14 juillet 2020.