Depuis le 1er janvier 2020, la circulation des motos est interdite de jour comme de nuit sur toute l’étendue de la région de Tillabéri. Et pourtant, le dimanche 09 août 2020, les assaillants ont utilisé une moto pour perpétrer en pleine journée une attaque qui a couté la vie à 8 personnes dans le parc animalier de Kouré. Il y a-t-il donc eu une faille sécurité ?
Au Niger, plusieurs rapports d’experts en sécurité ont conclu que les terroristes utilisent les motos pour mener des attaques rapides et ciblées. Selon les mêmes rapports, il existence de véritables réseaux de trafic de motos au profit des groupes terroristes. Dans la région de Tillabéri, le phénomène est préoccupant. En effet, dans cette région, 174 soldats ont été tués entre décembre 2019 et janvier 2020 dans des attaques perpétrées avec des motos.
Faut-il encore plus de mort pour le respect strict de la mesure d’interdiction de la circulation des motos dans la région ? Les différentes unités des forces de sécurité font-elles preuve de légèreté dans la mise en application de la mesure sur l’ensemble du territoire de la région ? Le Gouvernement a-t-il mis en place une mission de contrôle et de suivi de la mise en application de la mesure ? Voilà autant de question qu’on peut se poser au lendemain du massacre de Kouré.
De toute évidence, si la mesure d’interdiction de circulation des motos est effectivement en vigueur, toute moto en circulation sera automatiquement considérée comme suspect par les forces de sécurité. A kouré, les forces de sécurité ont-elles manqué de vigilance ou le maillage sécuritaire n’est pas efficace ?