Niger : 4 Fronts politiques créent la « Plateforme de l’opposition », 17 priorités annoncées

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Signataires de la déclaration de création de la plateforme de l'opposition au Niger / Ph : Capture d'écran

Le 29 octobre 2019 à Niamey, le Front démocratique et républicain (FDR), le Front de l’opposition indépendante (FOI), le Front patriotique (FP) et le Front pour la restauration de la démocratie et la défense de la République (FRDDR) ont créé la « Plateforme de l’opposition » résumant leurs principes communs et leurs valeurs partagées. A travers cette plateforme, les 4 Fronts politiques entendent défendre l’intérêt général en 17 priorités répartis en 4 axes majeurs.

L’opposition nigérienne a bien conscience des enjeux des élections législatives et présidentielle de décembre 2020 et janvier 2021. Partant du constat de la monté en puissance de l’insécurité qui menace gravement l’intégrité de territoire nigérien et la piètre gouvernance du régime Issoufou caractérisée, entre autre, par la confiscation et violation des libertés et la mise en panne à dessein de tous les dispositifs institutionnels légaux de dialogue, de prévention, de gestion  et de règlement pacifique des crises et des conflits, les 4 Fronts ont exprimé individuellement et collectivement, leur détermination à mettre le pays à l’abri de tout risque de crise post-électorale aux conséquences économiques et sociales imprévisibles.

C’est à ce titre, ils adoptent la « Plateforme de l’opposition » qui a pour vocation de créer les conditions nécessaires à la restauration de la confiance entre nigériens d’une part et entre ceux-ci et les pouvoirs publics d’autre part. 17 actions prioritaires réparties en 4 axes ont été projetées par les acteurs de la plateforme. Il s’agit notamment :

1- Au plan sécuritaire

  • La préservation de l’intégrité du territoire et la souveraineté nationale ;
  • La prise des dispositions urgentes pour assurer la sécurité des personnes et des biens ;
  • L’engagement d’une lutte sans merci contre les réseaux des narcotrafiquants, des blanchisseurs d’argents et autres malfrats ?

2- Au plan de la gouvernance

  • Le respect par le chef de l’Etat de ses obligations constitutionnelles notamment la nature du régime semi-présidentielle et son équidistance des partis politiques ;
  • Le respect des libertés individuelles et collectives, d’opinion, de manifestation et de presse ;
  • L’égalité des citoyens devant la loi ;
  • L’accès libre et équitable aux médias d’Etat ;
  • La réforme du système judiciaire pour une indépendance réelle de la justice ;
  • La neutralité de l’administration et la garantie d’un service public de qualité ;
  • Le respect des lois et règlements sur la décentralisation
  • Le respect des droits de l’opposition ;
  • L’arrêt des actes de harcèlement contre les militants de l’opposition et les acteurs de la société civile à travers notamment la cessation des actes de corruptions ou d’assujettissement des consciences aux moyens de chantages divers.

3- Au plan du dialogue politique

  • La réhabilitation du Conseil national de dialogue politique (CNDP) dans sa version originelle ;
  • L’organisation, sans délai, d’un dialogue inclusif regroupant les représentants des groupements sociopolitiques en présence des grands témoins nationaux et internationaux ;
  • La mise en place d’un dispositif de suivi qui garantira la mise en œuvre effective des conclusions auxquelles le dialogue serait parvenu.

4- Au plan des élections

  • L’adoption d’un Code électoral consensuel garantissant l’organisation d’élections crédibles, inclusives et apaisées, conformes aux standards internationaux ;
  • La garantie de la mise en place d’une Cour constitutionnelle, de juridiction et de juges électoraux neutres et impartiaux.