Depuis son arrestation le 3 décembre 2024, sous des accusations d’«apologie du terrorisme, atteinte à la sûreté de l’État et association de malfaiteurs en lien avec le terrorisme», Moussa Tchangari, figure emblématique de la société civile nigérienne, est au cœur d’une vaste mobilisation internationale.
Dès les premières heures suivant son arrestation, de nombreuses organisations de la société civile, tant nationales qu’internationales, ont exprimé leur profonde indignation et exigé sa libération immédiate. Transparency International/Niger a été l’une des premières à réagir, qualifiant son arrestation d’«enlèvement» et appelant les autorités à respecter les droits humains.
Le Forum social sénégalais et le Réseau ouest-africain (ROA PRODMAC) ont également condamné fermement cette arrestation, appelant à une mobilisation internationale en faveur de Moussa Tchangari. L’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits humains a, quant à lui, qualifié sa détention d’arbitraire et a exhorté les autorités nigériennes à faire la lumière sur les conditions de sa détention et à le libérer sans délai.
Le réseau des organisations pour la transparence et l’analyse budgétaire (ROTAB) s’est joint aux protestations, rappelant aux autorités leurs obligations internationales en matière de droits humains.
L’arrestation de Moussa Tchangari, un défenseur des droits humains reconnu et respecté dans ses activités depuis plus de 20 ans, constitue un coup dur pour la société civile nigérienne, déjà fragilisée par le rétrécissement de l’espace civique.
Cette mobilisation dépasse le cadre d’un cas individuel. Elle met en lumière les défis auxquels sont confrontées les sociétés civiles en Afrique et la nécessité de protéger les défenseurs des droits de l’homme.
Ismaël Abdoulaye