Un mandat d’arrêt international a été lancé par Interpol lundi 5 juillet contre Karim Keïta, l’un des fils de l’ancien président Ibrahim Boubacar Keïta, renversé en 2020 par un coup d’État. La « notice rouge » d’Interpol a été publiée dans le cadre d’une enquête sur la disparition d’un journaliste en 2016.
Le mandat d’arrêt a été émis à la demande d’un juge d’instruction du tribunal de grande instance de la commune IV de Bamako, la capitale malienne, a indiqué une source proche de l’enquête, s’exprimant sous le couvert de l’anonymat. L’existence de cet avis a été confirmée à l’Agence France-Presse (AFP) par un responsable du bureau de représentation d’Interpol au Mali qui a également requis l’anonymat.
Lors du coup d’État militaire qui a renversé son père en août 2020, Karim Keïta a disparu des radars pendant quelques jours, avant de paraître s’être réfugié à Abidjan (Côte d’Ivoire), certainement en raison de sa réputation d’incarner la corruption du régime de son père.
L’enquête qui lui est dirigée concerne la disparition d’un journaliste d’investigation, Birama Touré, qui travaillait pour l’hebdomadaire bamakois Le Sphinx.
Il n’a pas été revu depuis le 29 janvier 2016, selon sa famille et le directeur de la publication Adama Dramé, qui craignent qu’il a été kidnappé, torturé et tué après plusieurs mois de détention.
Le directeur du Sphinx avait déclaré en 2018 que Touré avait auparavant approché Karim Keïta au sujet d’une affaire qu’il présentait comme compromettante pour le fils du président.