Le 02 octobre 2019, Abdourahaman Zakaria, porte-parole du Gouvernement du Niger, a déclaré sur la radio allemande DW que « avec ou sans opposition, le Niger ira aux urnes en 2020 ». Une déclaration qui a très vite fait réagir l’opposition. « Les élections de 2020-2021 auront lieu avec l’opposition ou n’auront pas lieu du tout », a affirmé l’opposition dans un communiqué rendu public ce 04 octobre.
Les propos du ministre porte-parole du Gouvernement avait suscité beaucoup de réactions sur les réseaux sociaux et dans l’opinion publique nigérienne. Tenus le même jour où le chef de l’Etat, Issoufou Mahamadou, a réaffirmé son désir « ardent » de passer le pouvoir en 2021 à son successeur démocratiquement élu, ces propos d’Abdourahaman Zakaria ont eu le mérite de mettre en doute la bonne foi du régime Issoufou d’organiser des élections libres, transparentes et censuelles.
C’est donc à juste titre que l’opposition nigérienne se pose la question de sa savoir si la déclaration d’Abdourahaman Zakaria est la position officielle du Gouvernement dont il est le porte-parole ou des errements du régime au pouvoir. En tout état de cause, l’opposition nigérienne qui porte déjà plusieurs griefs contre le processus électoral déjà enclenché a réaffirmé, dans son communiqué, ses exigences pour que les élections soient inclusives, libres et transparentes.
Toujours dans le même communiqué, l’opposition nigérienne s’est interrogée sur le démarrage, le 1er octobre 2019, des opérations d’enrôlement biométrique des électeurs. Relevant les irrégularités qui jalonnent ces opérations d’enrôlement et se référant aux dispositions de l’article 201 du Code électoral « contesté », l’opposition soupçonne une porte ouverte à la fraude aux prochaines élections.