Burkina Faso : la répression contre les journalistes indépendants s’accentue

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Les organisations Human Rights Watch et la Plateforme afro-européenne Médias & Démocratie ont chacune, exprimé, dans un communiqué, leurs vives inquiétudes face à la répression continue des journalistes indépendants au Burkina Faso.

En effet, le 24 mars 2025, dans ce pays sous transition militaire depuis 2022, trois (3) journalistes ont été arrêtés et déportés dans un lieu tenu secret par les autorités militaires. Il s’agit respectivement du président et vice-président de l’Association des journalistes du Burkina (AJB), Guezouma Sanogo et Boukari Ouoba et de Luc Pagbelguem, journaliste à la chaîne de télévision privée BF1 pour avoir couvert l’événement.

Leur arrestation, rapportent les deux organisations, est intervenue à la suite d’une conférence de presse, organisée par le président de l’AJB, M. Guezouma, au cours de laquelle il a eu à « dénoncer les restrictions à la liberté d’expression imposées par la junte militaire et demander aux autorités de libérer tous les journalistes arbitrairement détenus ». Pire, au lendemain de cette arrestation, le ministre de l’Administration territoriale et la Mobilité a pris en acte pour dissoudre l’AJB.

Pour Human Rights Watch, par la voix de Ilaria Allegrozzi, chercheuse senior sur le Sahel, « l’arrestation arbitraire et la disparition des trois journalistes montrent que la junte du Burkina Faso cherche désespérément à contrôler la vérité et à s’assurer que les autorités militaires puissent commettre des abus en toute impunité ». Elle souligne toutefois l’obligation qui incombe à la junte militaire de « prendre les mesures immédiates pour localiser et libérer les trois journalistes ».

L’arrestation de ces trois journalistes n’est pas le seul cas relevé, selon toujours Human Rights Watch. Outre les journalistes forcés à l’exil, « le 18 mars dernier, des hommes prétendant être des gendarmes ont arrêté le célèbre militant politique et journaliste Idrissa Barry à Ouagadougou. Le lieu de sa détention reste également inconnu », précise l’Organisation qui demande aux autorités burkinabè de « changer de cap et mettre fin à leur répression brutale à l’encontre des journalistes, des dissidents et des opposants politiques ».

Sur le même sujet, la Plateforme afro-européenne Médias & Démocratie a, dans son communiqué en date du 25 mars dernier, « condamné avec la plus grande fermeté, la répression qui touche en particulier les journalistes et médias au Burkina Faso ». Dans ce pays, poursuit-elle, « depuis son coup d’Etat en 2022, la junte militaire qui cadenasse le pays n’a eu de cesse d’attaquer les médias, suspendant notamment une quinzaine des médias, étrangers et locaux », puis de souligner que cette « nouvelle arrestation arbitraire intervient huit mois après l’enlèvement et la disparition du journaliste Alain Traoré, chroniqueur du Groupe de presse Omega Média ».

Selon le communiqué de Médias & Démocratie, dans cette région du Sahel, « plusieurs autres journalistes sont actuellement portés disparus et divers médias internationaux et locaux sont suspendus ».

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