Les enseignants-chercheurs et chercheurs du supérieur de toutes les universités publiques du Niger (UPN) ont entamé, ce jour 9 mars 2020, une nouvelle grève de 12 jours pour exiger du gouvernement la satisfaction des points contenus dans leur plateforme revendicative.
Cette grève, la nième du genre qu’observe le syndicat national des enseignants-chercheurs et chercheurs du supérieur (SNECS) depuis la rentrée académique 2019-2020 vise spécifiquement à obtenir du gouvernement, « le respect des droits professionnels des enseignants-chercheurs et chercheurs du supérieur, découlant des libertés académiques et du principe de l’autonomie dans la gouvernance des UPN, notamment la réhabilitation du mode électif des recteurs et vice-recteurs ».
En effet, depuis l’adoption de la loi portant réforme des Universités publiques du Niger, votée par l’Assemblée nationale en 2019 et promulguée par le président de la République, les recteurs et vice-recteurs des UPN, jadis élus par la communauté universitaire, sont depuis lors nommés par décret présidentiel pris en conseil des ministres.
Une réforme qui, selon le SNECS, « viole non seulement les libertés académiques, mais aussi le principe de l’autonomie dans la gouvernance des Universités publiques du Niger ».
Depuis lors, le syndicat national des enseignants-chercheurs et chercheurs du supérieur multiplie les arrêts de toutes les activités académiques (cours, TD, TP, évaluations, encadrements, soutenances des étudiants et délibération).
Face à cette situation, des Institutions de la République, telles que la Commission nationale des droits humains (CNDH) et la Médiature de la République se sont invitées à faciliter le règlement de ce différend entre le gouvernement et le SNECS.
Des médiations qui n’ont pas permis jusque-là de parvenir à un règlement définitif du problème qui oppose les deux parties.
Dans le même ordre d’idées, les étudiants, à travers leurs différentes structures, notamment l’Union des étudiants nigériens à l’université de Niamey (UENUN) et le Comité Directeur de l’Union des scolaires nigériens (CD-USN) ont également lancé un appel au gouvernement et au SNECS à aplanir leurs divergences et à trouver des solutions aux problèmes qui les opposent dans l’intérêt du Niger.
En dépit de toutes ces médiations et le cri du cœur des étudiants, le gouvernement et le SNECS ne parviennent toujours pas à résoudre leur différend, asphyxiant du coup l’enseignement supérieur dans toutes les Universités publiques du Niger et compromettant ainsi l’avenir des milliers d’étudiants nigériens.
Dans leur mot d’ordre de grève lancé le 8 mars 2020 pour le présent débrayage, le SNECS, tout en exigeant aussi « le règlement de tous les droits statutaires des enseignants-chercheurs et chercheurs en souffrance dans les Universités publiques du Niger», reproche au gouvernement « le non respect du protocole d’accord du 23 mai 2019 et son refus d’engager un dialogue franc et sincère sur le point essentiel de ses revendications, à savoir la réhabilitation de l’élection des recteurs et vice-recteurs dans les Universités publiques du Niger (UPN) ».
En cas de non satisfaction de ses revendications à l’expiration de ces 12 jours de grève, le BEN-SNECS menace de « reconduire le présent mot d’ordre de grève » et tient « le gouvernement pour seul et unique responsable de la déstabilisation des activités académiques et pédagogiques les UPN ».
Le BEN-SNECS se dit toutefois « disposé à un dialogue sincère » pour une sortie de crise.