Après plusieurs années de suspension, le Niger fait son grand retour au sein de la grande famille l’ITIE (Initiative pour la Transparence des Industries Extractives). L’annonce a été faite le mardi 03 mars 2020 à la primature par le Directeur de Cabinet du Premier Ministre, par ailleurs président du groupe multipartite de concertation, M. Hamadou Adamou Souley au cours d’une conférence de presse qu’il a conjointement animée avec le Secrétaire permanent de l’ITIE/ Niger et Coordonnateur du Dispositif national de mise en œuvre de l’ITIE, M. Abdelkarim Aksar.
D’entrée de jeu leDirecteur de Cabinet du Premier Ministre, a rappelé que c’était le 13 février dernier que le Niger a réintégré brillamment le processus de l’Initiative pour la Transparence des Industries Extractives (ITIE), à l’occasion de la réunion du Conseil d’Administration tenue à Oslo (Norvège).
Cette admission, soutient le Président du groupe multipartite de concertation, a été possible grâce à la volonté affichée des plus hautes autorités de notre pays qui avaient souverainement jugé opportune la réintégration du Niger au processus. En effet, le gouvernement a, à ce titre donné mandant au Dispositif national de mise en œuvre, afin que notre pays soit au rendez-vous. Selon le Directeur de cabinet du Premier Ministre, ce retour du Niger a été motivé par un travail scientifique de haut niveau.
« L’Initiative pour la Transparence des Industries Extractives (ITIE) est une structure extrêmement importante pour notre pays, parce que dans notre dispositif constitutionnel, il a été inscrit que le Niger mettra tout en œuvre pour que la transparence prévale dans l’exploitation et l’extraction des industries minières et aujourd’hui pétrolières » a indiqué M. Hamadou Adamou Souley avant de soutenir que dans l’examen du dossier du Niger il n’y a eu aucune objection de la part des membres du Conseil d’Administration.
Pour sa part, le Secrétaire Permanent de l’ITIE/Niger et Coordonnateur du Dispositif national de mise en œuvre de l’ITIE M. Abdelkarim Aksar, a brièvement présenté l’ITIE, avant de retracer l’historique de l’adhésion du Niger au processus.
Selon M. Aksar, l’Initiative pour la Transparence des Industries Extractives (ITIE), a été lancée en septembre 2002 à Johannesburg (Afrique du Sud) au sommet mondial sur le développement durable. C’est un programme qui a été approprié au sommet G8 à Evian en juin 2003 ainsi qu’à celui de Gleneagles en juillet 2005.
Il s’agit pour lui, d’une coalition internationale de Gouvernements, d’investisseurs, d’organisations de la société civile et d’organismes internationaux.
« Les douze principes ont été présentés et adoptés lors d’une conférence à Londres le 17 juin 2003, date qui marque la fondation officielle de l’ITIE. En 2004, la Banque mondiale met en place son fonds fiduciaire multi-donateurs (MDTF) permettant de fournir une aide technique aux pays mettant en œuvre l’ITIE » ; devait-il expliquer en substance, avant de souligner que cette initiative est devenue aujourd’hui la norme à travers laquelle, on juge la gouvernance des pays producteurs de richesses minérales et pétrolières.
Pour rappel dira, le Coordinateur, le Niger a été parmi les premiers pays africains à adhérer à l’Initiative pour la Transparence des Industries Extractives (ITIE) en 2005.
« Il a été admis candidat de l’ITIE en août 2007 et a été déclaré pays conforme à la norme de l’ITIE le 1er mars 2011 » a-t-il exprimé en ajoutant que, « depuis cette date le Niger a toujours joué sa participation en publiant régulièrement ses rapports dans lesquels figure l’intégralité des recettes tirées de ses ressources minérales ». Il a été plusieurs années de suite membre du Conseil d’Administration de l’ITIE, a précisé le Coordinateur.
Selon toujours le Secrétaire Permanent, c’est suite à une incompréhension née d’un déficit de communication que le Niger a été suspendu lors du Conseil d’Administration de l’ITIE tenu à Manille aux Philippines le 26 octobre 2017, où le Conseil a jugé insuffisants les progrès réalisés par le Niger.
Ce qui a poussé le pays a quitté l’Institution, et par la suite des discussions ont été entamées en vue de la réintégration du pays au processus.
Ainsi, le Gouvernement a apporté des correctifs nécessaires en mettant en place un dispositif qu’il espère plus performent et déposé sa candidature sur de nouvelles bases.
Notons que l’objectif de l’ITIE est d’améliorer la gouvernance et d’assurer une meilleure transparence dans les industries extractives au moyen de la publication et de la divulgation des paiements faits aux Gouvernements concernés par les entreprises d’industries extractives.