Niamey, la capitale du Niger, abrite depuis le 03 septembre 2019, une Conférence régionale sur le rôle des médias face au phénomène du terrorisme dans la région du Sahel. Pendant deux (02) jours, les participants discuteront de plusieurs thématiques liées à la responsabilité des médias dans la diffusion d’informations relatives au terrorisme sans porter préjudice aux systèmes de sécurités des Etats.
Dans la matinée du 03 septembre, le ministre d’Etat nigérien chargé de l’Intérieur et de la sécurité publique, Mohamed Bazoum, a procédé au lancement officiel de la Conférence régionale sur le thème : « Médias et terrorisme au Sahel : Analyses et stratégies ». Organisée par la Fondation Konrad Adenauer à travers son Programme « Média pour l’Afrique subsaharienne », avec la collaboration de la Cellule Norbert Zongo pour le journalisme d’investigation en Afrique de l’ouest (CENOZO), cette conférence réunie des journalistes d’investigation, des experts internationaux et des universitaires venus de neuf (09) d’Afrique (Afrique du Sud, Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Mali, Mauritanie, Niger, Nigéria, Tchad).
Dans son allocution à l’ouverture de la Conférence, Moussa Aksar, Directeur de publication du bihebdomadaire nigérien « L’Évènement » et membre du Conseil d’Administration de la CENOZO, a souligné toute l’importance du dialogue permanent entre journalistes et responsables politiques sur des questions sécuritaires pour un meilleur traitement de l’information relative au terrorisme. « L’ampleur des menaces terroristes, leurs mutations dans le temps et les catégories d’acteurs qu’elles impliquent doivent conduire à un dialogue ouvert avec les différents composantes de la société, les journalistes y compris », a-t-il indiqué avant de rassurer de l’engagement des journalistes à jouer leur partition en toute responsabilité, ceci dans le respect du droit public à l’information.
Pour Valerie Polydore, chargée des Affaires publiques de l’ambassade de l’Allemagne près le Niger, une compréhension du contexte de sécurité, notamment dans la région du Sahel, est aussi importante qu’une maitrise des outils journalistiques. « Une coopération étroite entre les collègues – les médias – [est nécessaire] pour pourvoir bien conduire une recherche profonde et donc informer les populations », a-t-elle suggéré. Un avis que partage le ministre d’Etat Bazoum qui estime que « dans un environnement d’insécurité et de jouissance totale des droits et libertés de la presse, les médias et leurs acteurs ont une lourde responsabilité quant aux contenus et aux formats des messages qu’ils diffusent ».
Selon le ministre d’Etat, la Conférence régionale sur le rôle des médias face au phénomène du terrorisme dans la région du Sahel offre une opportunité d’échanges entre les différentes parties prenantes sur des thèmes importants. « Au terme de cette Conférence, vous aurez, chers participants, à définir une démarche commune pour travailler ensemble et échanger les informations qui permettront d’informer sainement les populations sans porter préjudice aux systèmes de sécurité de nos Etats ». Tel est le vibrant appel lancé par le ministre d’Etat aux conférenciers.