Suite à l’attaque de Damasak (au Nigeria) survenue le 13 avril 2021 par des groupes armés non étatiques (GANEs), des flux importants de populations en direction des villages de Gagamari et de Chétimari (Ndlr – région de Diffa au Niger) ont été enregistrés, d’après les acteurs de la protection présents dans la région. Les informations font état de milliers de déplacés qui continuent d’arriver dans ces localités, en véhicules pour les uns et à pied ou à dos d’animaux pour les autres, s’installant au niveau des deux villages susmentionnés.
Réponse humanitaire
Le 14 avril, une première mission composée du Préfet de Diffa, de la Protection Civile, du Ministère de l’Action Humanitaire et de la Gestion des Catastrophes (MAH/GC), de la Direction Régionale de la Santé Publique (DRSP) et de la Direction Régionale de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant (DRPF/E) s’est rendue sur les lieux où étaient déjà ACF et IRC dans le cadre du mécanisme de réponse rapide (RRM).
Selon les autorités locales, ces personnes venues du Nigeria sont majoritairement des femmes et des enfants dont certains ont trouvé refuge au camp des réfugiés de Sayam forage pendant que d’autres seraient retournés à Damasak. Elles sont estimées à plus de 9.000 personnes (environ 1.300 ménages dont 300 à Chétimari et 1.000 à Gagamari). Seule une opération d’enregistrement permettra d’établir clairement les effectifs réels.
Évaluation humanitaire conjointe
Une mission conjointe composée d’OCHA, du MAH/GC, de UNHCR, de la FAO, du PAM, de Plan Niger et de CARE s’est rendue à Chétimari et à Gagamari le 17 avril. Selon les résultats de cette mission, la majorité de ces déplacés – qui incluent des réfugiés nigérians, des rapatriés spontanés au Nigeria, (à la suite de l’appel du gouverneur de l’État de Borno), des réfugiés nigériens qui vivaient à Damasak et des ressortissants nigériens établis au Nigeria-, vivent dans des familles d’accueil dans des conditions difficiles. La plupart d’entre eux ont déjà été déplacés plusieurs fois. Ce qui rend difficile la maitrise des chiffres des déplacés et le suivi de leur protection.
En plus, les mouvements pendulaires entre Damasak et Chétimari/Gagamari continuent. Plusieurs véhicules chargés de bagages font la navette entre ces localités. Selon une personne déplacée, ces mouvements risquent de se poursuivre vu la récurrence des attaques contre Damasak qui n’incite pas un retour dans l’immédiat ; à l’exception de quelques-uns qui ont émis le vœu de retourner lorsque la situation serait sous contrôle, la majorité de ces ménages déplacés ne souhaitent pas retourner au Nigeria.
Les besoins urgents
Bien que la mission ait identifié les besoins dans presque tous les secteurs, les plus urgents sont par ordre de priorité : les vivres, les abris et biens non alimentaires, les latrines et l’eau. Pour avoir une vue d’ensemble de la situation et mettre en place une réponse planifiée et coordonnée, la mission a fait les recommandations suivantes : conduire une évaluation multisectorielle (MSA), intensifier le suivi des mouvements pendulaires pour traquer les retours définitifs, viabiliser le site identifié à Gagamari, identifier un site pour les déplacés de Chétimari et renforcer la capacité du centre de santé intégré (CSI) de Chétimari pour prendre en compte les besoins des nouveaux déplacés et d’ y apporter une réponse aux plus nécessiteux.
Selon OCHA au Nigeria, le 13 avril 2021, des GANEs ont attaqué un poste militaire dans la ville de Damasak, y compris la brigade militaire. Suite à cet incident, plus de 1 000 personnes, dont des personnes déplacées et des travailleurs humanitaires, se sont enfuis dans la nature, et certaines ont traversé la frontière d’avec le Niger en quête de sécurité. Après le retrait des GANEs, certains ménages, y compris les travailleurs humanitaires, sont retournés à Damasak tandis que d’autres se sont rendus dans la région de Diffa.
Source OCHA